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12 juin 2015 5 12 /06 /juin /2015 00:52
Le parquet suisse a ouvert en mai une enquête pénale contre X pour soupçon d'espionnage informatique dans des hôtels pendant les négociations sur le nucléaire iranien, a indiqué jeudi à l'AFP le ministère public, confirmant des informations de la télévision suisse RTS.

Interrogé sur cette enquête révélée par la télévision publique suisse, le parquet a répondu dans un courriel à l'AFP qu'elle est basée sur "un soupçon de service de renseignements prohibés en Suisse". "Du matériel informatique a été saisi dans le cadre d'une perquisition le 12 mai", a-t-il ajouté.

Les entretiens sur le programme nucléaire iranien qui se sont tenus à Genève pourraient avoir été espionnés. Le Ministère public de la Confédération a ouvert une procédure pénale contre inconnu. Il soupçonne une activité interdite d'un service de renseignement.

André Marty, porte-parole du Ministère public de la Confédération (MPC), a confirmé jeudi à l'ats une information de la radio SRF. Le Conseil fédéral a donné son feu vert au MPC le 6 mai. Des informations du Service de renseignement de la Confédération (SRC) sont à l'origine de cette initiative.

Une perquisition a eu lieu le 12 mai à Genève dans le cadre de cette procédure. Du matériel informatique a été saisi, a précisé M. Marty. "Le but de cette perquisition était d'une part de mettre à l'abri des informations et d'autre part de constater si des systèmes informatiques ont pu être infectés par des virus", a-t-il expliqué.

On ignore pour l'heure qui se cache derrière cet espionnage informatique présumé. Le MPC ne donne aucune autre information.

Les entretiens s'étaient déroulés en présence des ministres des affaires étrangères de l'Iran, des Etats-Unis, de la France, de la Chine, de la Russie et de l'Allemagne et se poursuivent. Les négociateurs ont conclu un accord-cadre le 2 avril. Ils se sont donnés jusqu'à la fin juin pour trouver un accord final au dossier nucléaire de Téhéran.

L'ouverture de cette procédure pénale en Suisse intervient au lendemain de révélations d'une société de sécurité informatique basée en Russie. Selon elle, cette surveillance aurait été menée en 2014 et 2015.

Kaspersky Lab a identifié le virus baptisé Duqu. Il s'agit un logiciel d'espionnage sophistiqué similaire au virus Stuxnet, considéré par nombre d'observateurs comme venant d'Israël. Les experts pensaient ce virus éradiqué depuis 2012.

"Notre analyse technique indique que ces nouvelles attaques incluent une version mise à jour du virus Duqu de 2011, que l'on considère parfois comme 'un beau-frère' de Stuxnet", indique Kaspersky.

Stuxnet était un virus développé par les Etats-Unis ou Israël en 2007, ou même avant. Il avait attaqué à l'automne 2010 le programme nucléaire iranien, en particulier ses centrifugeuses, pour tenter de ralentir les efforts de Téhéran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique.

Les spécialistes de Kaspersky ont souligné que le nouveau Duqu était très difficile à détecter, car il ne change aucun des réglages des ordinateurs et des réseaux informatiques auxquels il s'attaque. Kaspersky a dans un premier temps repéré ce virus espion dans ses propres ordinateurs, avant d'identifier d'autres victimes dans les pays occidentaux, du Moyen-Orient ou d'Asie.

"De manière assez notable, beaucoup de nouvelles infections en 2014-2015 sont liées aux réunions relatives aux négociations avec l'Iran concernant son programme nucléaire", note Kaspersky.

Israël est opposé à tout accord avec l'Iran, s'estimant en première ligne si jamais la République islamique parvenait à se doter de l'arme atomique.

Le Wall Street Journal, qui a le premier rapporté cette découverte, a estimé que les conclusions de Kaspersky confirmaient ses propres recherches. Le quotidien avait déjà pointé du doigt Israël et ses activités d'espionnage sur le nucléaire iranien.

Parallèlement, l'Autriche enquête aussi sur des soupçons d'espionnage des négociations sur le dossier nucléaire iranien. "Des investigations sont en cours", a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur. Elles concernent notamment le Palais Coburg, où se sont tenues plusieurs sessions de discussions à Vienne.

(Diverses sources).

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