Un Airbus A321 d'une compagnie charter russe reliant Charm el-Cheikh en Egypte à Saint-Pétersbourg en Russie avec 224 personnes à bord s'est écrasé samedi dans le Sinaï égyptien. Cet accident a été revendiqué par la branche égyptienne du groupe djihadiste Etat islamique (EI) samedi dans la journée. «Les soldats du Califat ont réussi à faire tomber un avion russe dans la province du Sinaï transportant plus de 220 croisés qui ont tous été tués», a affirmé le groupe extrémiste dans un communiqué posté sur sur ses comptes habituels Twitter. Dans son communiqué, l'EI dit agir en représailles aux "dizaines de morts (causés) quotidiennement par les bombardements" des avions russes en Syrie.
«Cette information ne peut être considérée comme exacte», a commenté le ministre des Transports Maxime Sokolov, cité par les agences russes. «Nous nous trouvons en contact étroit avec nos collègues égyptiens et les autorités aériennes de ce pays. A l'heure actuelle, ils ne disposent d'aucune information qui confirmerait de telles insinuations», a-t-il ajouté.
Plusieurs experts militaires interrogés par l'AFP estiment que les insurgés de l'EI, dont le nord du Sinaï est le bastion, ne disposent pas de missiles capables d'atteindre un avion à 30 000 pieds, mais n'excluent pas la possibilité d'une bombe à bord ou qu'il ait été atteint par une roquette ou un missile alors qu'il redescendait à la suite de défaillances techniques. Le contact avec le charter de la compagnie russe Kogalymavia, plus connue sous le nom de Metrojet, a été perdu 23 minutes après son décollage à l'aube de l'aéroport de Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge, alors qu'il volait à une altitude de plus de 30 000 pieds (9 144 mètres) et après que le capitaine de bord s'est plaint d'une défaillance technique des équipements de communication, selon un responsable de l'autorité de contrôle de l'espace aérien en Egypte.
Depuis la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, les jihadistes ont multiplié les attentats visant les forces de sécurité, notamment dans le nord de la péninsule du Sinaï, où des centaines de policiers et de soldats ont été tués dans des attaques spectaculaires.