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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 05:22
Né à Mbanza Kongo (ex-San Salvador), en Angola, en 1915, Manuel d'Oliveira a vécu dans son pays jusqu'en 1921. Ses parents ont quitté leur pays d'origine pour se réfugier au Congo ex-Belge (aujourd'hui la RDCongo). La famille s'est installé dans la ville portuaire congolaise, Matadi, où le jeune d'Oliveira fera connaissance du pays et passera une enfance studieuse. Pour survivre, Manuel d'Oliveira travaille comme manoeuvre, débardeur, puis docker, avant de trouver un métier de ménusier. Très jeune, la musique était sa passion. Il s'achète une guitare et apprend seul à la gratter, et en quelques notes, il parvient à maîtriser cet instrument qui ne le quittera plus. Il écrit ses premières chansons en kikongo, sa langue natale.
A partir de l'année 1933, Manuel d'Oliveira  fréquente les jeunes passionnés de la musique comme lui, et se produisent en public. Bon musicien, en 1937 il parvient à fonder son propre groupe musical qu'il nomme, " Les San-Salvador", un nom comme pour se rappeler de ses origines angolaises à San-Salvador (Mbanza Kongo. Avec quelques jeunes musiciens angolais exilés dans la ville.  Matadi n'est malheureusement pas un endroit pour lui, pour développer sa passion. Il décide de quitter Matadi pour une grande ville. En 1940, il part à la capitale, Léopoldville (aujourd'hui, Kinshasa), où il veut  faire une carrière dans la musique. Kinshasa était une ville très active, animée, très musicale. Cette grande ville lui convient par son ambiance culturelle.
Rapidement, il trouve d'abord un travail comme ménusier, et se marie. Père de famille, il arrive à bien la nourir, sans oublier sa principale passion la musique. Il intègre quelques petites formations et rencontre des musiciens congolais chevronnés et lie des amitiés très utiles. Remarqué comme un meilleur artiste-musicien, Manuel d'Oliveira commence à être connu dans le milieu de la musique de la capitale congolaise.  Ayant appris et maîtrisé la langue lingala de Kinshasa, il commence à composer des chansons dans cette belle langue musicale.
En 1948, un Grec, Nicos Jéronimidis, propriétaire de Studio musical et de la Maison d'Edition "Ngoma", le remarque, et lui offre l'enregistrement de ses chansons sur disque. Ses premières chansons en kikongo sont remarquables. Il chante "Umbanzanga moyo", en kikongo ; "No me digas no", en portugais ; "Yoka biso ban'Angola", en lingala. Toutes ces chansons deviendront des "tubes" de l'époque. On découvre cet Angolais, Manuel d'Oliveira qui possède une belle voix et gratte si bien à la guitare sèche. Sa musique est originale. Il excèle dans les thèmes de ses chansons, comme dans les styles musicaux remarquables et des danses originales. La "Polka Piké", c'est lui le créateur de cette danse.
On découvre aussi que Manuel d'Oliveira joue si bien la guitare accoustique et sèche, tout en composant des notes très personnelles qui resteront d'anthologie pour les académies de musique. Son style de musique a été très copié par tous les musiciens congolais, hier, comme ncore aussi aujourd'hui.
Ses meilleures chansons en lingala demeurent des références, et des tubes : "Maria Tebo-Tebola", "Matinda", "Muasi kitoko kolala na nkuala", "Elongi ya chérie lokola mwinda", "Mama abota yo ayebi kobota mwana", Bakoloba pamba", "Chérie Bondowé" (chanson souvent plagiée et reprise). Manuel d'Oliveira qui souffrait de l'exil dans ce pays étranger, a écrit un morceau nostalgique, "Ticket ebunga".
Ses chansons comme ses créations musicales sont les plus inventives de l'histoire de la musique africaine, et singulièrement, "congolaise".
De son véritable nom, " Manuel d'Oliveira Mayungu", celui-ci a choisi un diminutif de nom artistique, "Manuel d'Oliveira", tout court. Père de cinq enfants, sa progéniture comprend 4 filles et un garçon. L'homme a su préserver sa vie familiale. Après des années d'exils en RDCongo, Manuel d'Oliveira gagné par la nostalgie de sa terre natale d'origine, l'Angola, décide en 1984, de retourner finir ses jours dans sa terre angolaise. Réconnu finalement, et médaillé, en 1987, Manuel d'Oliveira mourra l'année suivante, le 12 janvier 1988, à Luanda, en Angola.
L'anecdote, ou la rumeur, raconte qu'il fut empoisonné par des jaloux, pour son succès antérieur, et surtout de ne pas pouvoir fait sa carrière dans son propre pays. Les "Luandais" le traitaient de "Zaïrens", qui est une insulte en Angola. Une meilleure façon de dénigrer un autre Angolais venu de la RDCongo, donc, pas suffisamment considéré comme un véritable angolais...Une xénophobie ridicule, et qui n'enlève en rien la valeur artistique, ni le talent d'un grand musicien comme Manuel d'Oliveira, l'Angolais.
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