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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 01:25

 

En ce jour du 11 novembre, l'Angola fête sa 35è année d'indépendance. Le pays qui s'est libéré un onzième jour du mois de novembre de l'année mille neuf cent soixante-quinze, vit aussi ce jour-là, sous une tension indéscriptible. Ce qui devait être une grande fête de liberation nationale a viré en une journée juste symbolique puisque ce n'est pas tout le pays qui sera en liesse. Dans certaines régions, les armes tonnaient toujours, alors que dans la capitale quadrillée par les éléments armée du vainqueur, les Luandais criaient encore leur joie naissante de se débarraser du colonialisme portugais et de ses ennemis.

 

Quelque part, vers le Sud, deux mouvements de libération proclament « leur » indépendance et la fêtent à leur manière. Les trois mouvements reconnaissent pourtant ce jour du 11 novembre 1975, comme la date officielle de l'indépendance de l'Angola libre. Un petit retour en arrière nous permettra d'éclairer cette histoire, et de comprendre le pourquoi de cette journée-ci.

Remontons jusqu'en 1974. Au Portugal, une révolution menée par les officiers de l'armée, sécoue le pouvoir dictatorial qui y règnait. Le 25 avril 1974, le Portugal est en pleine révolte. Un bouleversement qui fait tomber le régime dictatorial civil. En réalité, c'est un coup d'Etat de l'armée au Portugal. Comme on le verra par la suite, les événements qui se dérouleront en métropole coloniale lusitanienne aura des répercussions dans les colonies d'outre-mer que sont l'Angola, le Mozambique, la Guinée-Bissau, le Cap-Vert et les îles de l'archipel de Sao-Tomé et Principe.

C'est en Angola que les combats seront les plus intenses entre les combattants des trois mouvements de libération nationale angolaise, et l'armée coloniale portugaise.

 

Les trois mouvements indépendantistes se battent sur tous les fronts, non seulement contre la présence coloniale portugaise, mais entre Angolais, pour le contrôle de tout le pays. Il s'agit du Mouvement Populaire pour la Libération de l'Angola, (MPLA), le Front National de Libération de l'Angola, (FNLA), et enfin, l'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola, (UNITA).

A leur tête, Agostinho Neto, Holden Roberto et Jonas Savimbi.

Le MPLA est né officiellement en 1956.

Le Front de Libération Nationale de l'Angola, serait né en 1955. L'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola a vu le jour en 1966.

 

On note que le MPLA est le premier à avoir vu le jour, surtout sur le plan d'engagement politique, si l'on tient compte de la fusion du PLUA (Parti de la Lutte Unie des Africains) et du MIA (Mouvement pour l'Indépendance de l'Angola). Ce mouvement a été conçu au Portugal, puis fit des ramifications en Angola. Avant que le peuple prenne conscience pour un soulevement spontané.

Le FNLA est le résultat de l'union de l'UPA (Union des populations du nord de l'Angola), l'ALLIAZO (Alliance des ba Zombo), pour l'essentiel. Le mouvement a vu le jour à Léopoldville, au Congo-Belge et au Nord de l'Angola.

L'UNITA est une création d'un ancien ministre des Affaires Etrangères du FNLA, Jonas Savimbi. Son mouvement aurait vu le jour, après la réunion du Caire, en Egypte de Nasser, qui n'a pas pu réconcilier les deux mouvements MPLA et FNLA, pour fonder une seule force politique pour combattre le colonialisme portugais.

 

Pourtant, dans ce combat, le MPLA apparaissait déjà comme le mouvement crédible, capable d'assumer la gestion de l'Angola, après le départ des Portugais. Le mouvement avait en son sein des cadres instruits, très formés et très capables, avec une telle réelle connaissance de l'Angola. Donc, du terrain.

 

Alors que les répressions coloniales s'intensifiaient en Angola, au début de la lutte armée contre cette présence, dès la fin des années cinquantes, les militants et sympathisants du MPLA à Luanda, vont connaître les pires des sévices, des arrêstations, et des emprisonnements arbitraires. La plupart ont perdu toute une bonne partie de leur jeunesse dans les prisons coloniales en Angola. Certains vont parvenir à fuir, à quitter le pays pour se refugier à l'étranger, et paradoxalement notamment au Portugal. Les militants du MPLA étaient pour la plupart des « assimilés », des métis et des Blancs. D'où cette tolérance du pouvoir colonial qui ne les empêchait pas de se rendre en Europe, à Lisbonne. Ceux qui ne pouvaient pas se payer le voyage du Portugal, vont se contenter de se réfugier dans les pays voisins, notamment au Congo-Belge (RDCongo). Dès les années 1960, les militants du MPLA sont à Léopoldville (Kinshasa). Le pouvoir colonial belge fermait aussi les yeux de l'arrivée de ces Angolais fuyant le système colonial portugais. Après l'indépendance du Congo, le 30 juin 1960, les Angolais vont continuer à y vivre sans hostitilités. Le premier ministre congolais, Patrice Lumumba était considéré comme un homme de gauche, (un communiste), par les Occidentaux. Mais au vu des tensions, beaucoup d'entre eux, très jeunes en âge, vont quitter ce pays pour trouver des bourses qui l'emmèneront souvent en Europe. Souvent, au...Portugal. Pour des raisons surtout linguistiques et scolaires.

L'époque était donc dangereuse pour ceux qui vont ouvertement s'engager politiquement. L'éveil de la conscience nationale angolaise était plus que jamais présente dans tous les esprits des Angolais de cette époque de la colonisation portugaise en Angola.

La genèse du MPLA est assez riche et intérressante qu'il vaille la peine de s'y attarder longuement.

 

L'éveil de la conscience nationaliste de ceux que l'on qualifiaient d' « Assimilados » à la culture portugaise, est une des données la plus importante pour comprendre la lutte politique de cette catégorie d'Angolais dont rien ne les prédestinaient à prendre des armes pour bouter déhors leurs modèles culturels européens. Formés, intégrés, avantagés par le système colonial de par leur disponibilité de servir le pouvoir lusitanien, ces Angolais-là vont plutôt se rebeller contre ce système colonial portugais qui opprimaient les parents, frères et soeurs de ces soi-disants « assimilés » de la culture portugaise en Angola. Leur engagement dans l'action militante et politique contre la présence coloniale va leur coûter très très cher. Voire même leur vie.

Sans devoir remonter plus loin dans l'histoire, limitons-nous de dire que l'engagement indpendantiste ne date pas des années cinquantes. Mais dès ces années-là que vont prendre corps le dévouement total dans la cause de l'indépendance de l'Angola colonisé.Autant le colonialiste persistait dans l'oppression de la population paysanne et autre, autant la détermination d'en finir se durcissait radicalement. Le système colonial est la pire des choses qui puisse arriver à un peuple.

En Angola, toutes les couches de la population vont s'impliquer dans ce combat pour la liberté.

Etudiants, travailleurs, chômeurs, jeunes, vieux, femmes, tout le monde veut être à l'avant-garde de la lutte contre l'oppression portugaise. C'est cela le choix qui motive les gens d'opter pour se libérer du joug colonial et impérialiste.

Durant leurs présences en Afrique lusophone, les Portugais s'évertuaient à chosifier les hommes et femmes Noirs d'Afrique. En l'aliénant, ils pensaient en faire des imbeciles qui obéissent sans refléchir. La réaction des Africains leur apparaissait comme une ingratitude face à ceux qui veulent leur apporter la « civilisation ». Cette politique de lavage de cerveau n'aboutira à rien. Même si une infime minorité est restée accrocher à ces valeurs mystifiantes occidentales. Il fallait donc coûte que coûte se débarrasser de tout cela. Comme on l'a dit, rien ne servait à forcer des gens qui refusent la domination. Imposer amène à la réaction et au rejet total. Au refus de se soumettre sans revendiquer.

 

Refuser la présence coloniale, et tout ce qui symbolise sa culture c'est tenter d'imposer sa propre dignité. Reprimant les populations, les colonisateurs portugais vont être surpris que c'est justement ceux dont ils croyaient les plus atteints par leur culture qui vont se rebeller en premier, n'hésitant pas d'utiliser les mêmes armes acquises (langue, savoir-faire, culture européanisée) pour retourner ces mêmes armes contre les oppresseurs. La colonisation n'a jamais été un système d'évolution d'un peuple. C'est une forme d'exploitation d'un peuple à un autre peule. Derrière ce projet colonial, il y a l'exploitation des richesses, l'économie et l'inhumanité. Autrement dit, la brutalité des colons.

A Luanda, tout comme dans les grandes villes angolaises, le colonisateur pensait avoir créer une élite toute vouée à sa cause. Il s'est trompé.

Bien entendu, que la colonisation avait permis d'éduquer quelques personnes. Mais cette éducation toute en étant insuffisante et inéfficace, elle n'avait jamais fait évoluer la société angolaise. Au contraire, que cette colonisation n'a fait que diviser pour règner, en mettant en place une scolarisation fort limité, et des Noirs aliénés culturellement. Dans le pays, le plus instruit n'avait que un niveau relatif ne dépassait jamais la « Quarta classe », le certificat d'études primaires. Une manière de confiner une population africaine, l'abrutir dans le vrai sens de mot. Dans l'administration du pays, on voyait certes des hommes ou femmes Noirs assis derrière leur bureau, maniant le portugais avec l'accent de Lisbonne mais le bureau n'était que fort décoratif.

Le Portugais tenait à exhiber la vitrine angolaise à Luanda. On voyait des jeunes filles métisses se tenir derrière les caisses. Leur rôle étant limitée, la plupart attendaient leur paye du mois, en manifestant une ennuie fort visible. Le métissage en Angola a bien longtemps symbolisée une société de toléranteet multiraciale. Mais la réalité était autre. Derrière cette façade se cachait un système le plus vil qui puisse exister sur terre. Les Noirs ne manifestant aucune hostilité avec les Blancs, ces derniers en profitaient pour les ridiculiser. Pour eux, les Nègres n'étaient pas des personnes comme les autres. Ils se laissaient faire, commander, mais en réalité, sous cette apparence passive, ils attendaient leur tour, une occasion pour chasser ces Blancs colonisateurs toujours présents dans le pays.

Les Angolais n'ont jamais rien demander aux Portugais qui n'ont pas hésité d'envahir leur pays, et le coloniser. Imposant leur langue portugaise et leur culture lusitanienne, elle était devenue la critère essentielle et absolue pour être accepté dans cette société blanche. Pour franchir le stade d'indigénat à celui d'évoluer, il suffisait de rejeter sa propre culture africaine pour se fondre dans la culture blanche et aliénante, donc inacceptable. Les deux éléments ont été bénéfiques. Beaucoup portaient leur masque noir sur leur peau noire. Ou alors, peau noire masques blancs..., dirait l'autre.

Assimiler et non s'assimiler. Parler la langue portugaise n'a pas stoppé les injustices en Angola.

Le pays était en coupe-reglé. D'une côté les « évolués », et de l'autre, ce que l'on qualifiait 'les Nègres' ». Plus un individu était clair de peau, plus il avait la chance de grimper dans l'échelle sociale. Une absurdité qui a connu ses heures de gloire à Luanda et ailleurs en Angola.

C'est une politique qui a connu son efficacité. Il y avait dans une ville, un quartier des Blancs, et un quartier des « Indigènes ». Les quartiers reservés aux Noirs et aux pauvres étaient insalubles. Parqués dans ces lieux appelés « Muçèques », avec des maisons en bois, en tôles, insalubres. Et ceux qui y habitaient étaient soumis à l'exploitation, une main d'oeuvre dont le pouvoir va servir lorsqu'il en avait grandement besoin.

D'un côté, les « évolués », et de l'autre, les 'non-assimilés'. Etrange société coloniale.

La misère dans les campagnes va encourager les exodes rureaux des paysans vers les villes. La plupart fuyait les conditions de vie devenues de plus en plus difficilement supportables.

Dans les villes, croyait-on, on pouvait trouver du travail et faire vivre sa famille. Or, cela n'était pas vrai. Le chômage était déjà développé. Ceux qui travaillaient, faisaient les sales boultos que les autres refusaient de faire. Ils avaient en tout cas un salaire de misère.

En 1956, presque tous les Angolais de Luanda auront échos de la naissance d'un mouvement qui réclame l'indépendance du pays. Le mouvement le plus connu était le 'Mouvement Populaire de Libération de l'Angola', et de son leader : le docteur Agostinho Neto. On apprenait dans le même temps que le Nord de l'Angola s'enflamait, avec les mêmes révendications indépendantistes.

En ce qui concerne le MPLA, les premiers dirigeants provenaient tous de l'élite noire et métisse, tous des jeunes anciens étudiants Angolais de Portugal, très sensibles aux signaux qui venaient d'Afrique, avec ce vent pour liberté nationale. Des hommes comme Viriato da Cruz, Mario de Andrade, Antonio Jacintho, Agostinho Neto, Ilidio Tomé Machado, Carlos Aniceto Vieira Dias, Joaquim Pinto de Andrade, et tant d'autres personnes encore, seront en première ligne pour s'engager dans la lutte de l'indépendance de l'Angola sous domination coloniale portugaise.Du combat intellectuel, se dégagera l'engagement politique et militant. Des intellectuels-combattants. Malgré des pressions et des arrêstations, rien ne pouvait fléchir leurs déterminations. La plupart connaîtront les emprisonnements en Angola ou au Portugal. Certains connâîtront et les geôles, et les déportations, (au Cap-Vert, ou au Portugal), par le pouvoir colonial. La police politique, qu'on appellait la « PIDE », traquait tous ceux qui s'affichaient en politique, ou appartenant à un mouvement indépendantiste, déguisé culturel, ou ouvertement politisé.

 

Paradoxalement, ces pressions ne faisaient que renforcer les engagements politiques et rayonner les mouvements indépendantistes, comme le MPLA, surtout. La juste cause de l'indépendance de l'Angola sera connue et comprise dans le monde entier. Bénéficiant même des soutiens.

Alors même que se durcissait le régime colonial, un seul homme portera à lui seul le symbole de la résistance, et le fardeau de la lutte anticoloniale de son mouvement le MPLA, c'est Agostinho Neto.

Ce dernier, ancien étudiant à la faculté de médecine, au Portugal, diplômé en médecine, il passera plusieurs fois des séjours en prison, pour ses idées anticolonialistes, tant en métropole colonial que dans son pays, l'Angola, en Afrique. A son absence, ses camarades de lutte, souvent des intellectuels angolais de gauche, (soutenus par les communistes portugais), ce sont eux qui vont poursuivre la sensibilisation de la cause angolaise, par les écrits, les meetings ou conférences, à travers le monde entier.

Bénéficiant des appuis venus de toutes parts, le MPLA bien structuré, parviendra à s'organiser et à s'armer militairement pour bien mener le combat sur le terrain en Angola. Cette guerre de libération nationale sera très coûteuse en pertes humaines parmi les Angolais, mais c'est le prix à payer pour retrouver la liberté et la fierté nationale.

En face, le colonialiste portugais subissait aussi les pertes énormes, et la guerre coloniale faisait peser lourd le poids de supporter des guerres outre-mers, de moins en moins populaires.

 

Un événement va précipiter les choses, c'est la révolution du 25 avril 1974, avec la fin de la dictature au Portugal, dont l'armée a décidé d'y mettre fin. Ce coup d'Etat militaire va libérer le Portugal du fascisme.

Le général portugais Antonio de Spinola publiera la même année 1974, un livre-projet dans lequel il évoque comme le titre le dit : « Le Portugal et son avenir », (en portugais, « Portugal e o futuro. Analise da conjuntura nacional », Lisboa, éditoria Arcadia, 1974).

Le régime salazariste tombé, le Portugal peut enfin s'occuper de son futur, et de l'avenir de ses colonies. Antonio Salazar, Marcelo Caetano, et toute l'aile de la droite fasciste, et d'extrême-droite portugais, tous vont être écartés, poussés vers la sortie par le courant de la gauche et de l'armée.

En fait, deux tendances s'affrontaient idéologiquement. Il y avait ceux qui étaient naturellement favorable d'accorder immédiatement l'indépendance à ces pays coloniaux d'Afrique, et cette autre tendance, plus reservée, qui prônait une libération par étape, passant d'abord par une autonomie, voire encore une autodétermination par référendum.

Pour les Angolais, l'impatience ne permettait plus d'attendre quoi que ce soit, tout le monde exigeait cette indépendance. D'ailleurs sur le terrain des affrontements se poursuivaient en s'intensifiant, faisant plier la puissante armée coloniale portugaise, la mettant souvent à genoux, sur le plan militaire. Les guérillas étaient les tactiques adoptées par les trois mouvements de libération nationale angolaise. Les éléments armés du MPLA, du FNLA et de l'UNITA menaient le combat sur tous les fronts, en adoptant la même position : l'indépendance est inéluctable !

Ils accentuaient des pressions politiques sur la scène internationale afin de précipiter la libération de leur pays, l'Angola.

Le gouvernement portugais finit par accepter cette option, mais exige que le processus de l'indépendance se passe par étapes. Il faudrait mettre des mécanismes politiques et que les trois mouvements nationalistes angolais se mettent d'accord entre eux, cesser les hostilités militaires sur le terrain, et enfin, venir s'asseoir à la table de négociations. Pour y parvenir, le général Spinola ne va pas menager ses efforts pour rencontrer les protagonistes et responsables politiques angolais, comme ce fut le cas le 15 septembre 1974 dans l'île de Sal, (dans l'archipel du Cap-Vert).

Les quatre parties, (le Portugal et les trois mouvements nationalistes MPLA,FNLA,UNITA), vont finalement se retrouver tous ensemble au Portugal, le15 janvier 1975, à Alvor, pour signer ce qu'on nommera les « Accords d'Alvor ». Etaient présents : Agostinho Neto, pour le MPLA ; Holden Roberto, pour le FNLA ; et enfin, Jonas Savimbi, de l'UNITA. Les trois leaders politiques vont même faire des embrassades devant les caméras et les photographes pour marquer cette historique-événement. Portugais et Angolais, ensembles pour préparer l'avènement de l'indépendance de l'Angola. Les négociations furnet donc une réussite politique. Ces « Accords d'Alvor » stipulaient qu'un Gouvernement de transition sera mis en place dès le 31 janvier 1975, et qu'il sera présidé par rotation, par un collège de trois membres issus des trois mouvements, supervisé par un Haut-Commissaire représentant du gouvernement portugais. Les modalités de la répartition des postes définiront les tâches de chacun jusqu'à la date de l'indépendance fixée pour le 11 novembre 1975.

Les Angolais étaient maintenant sûr que leur pays allait être libérer par le Portugal, et qu'il faudra jouer le jeu jusque-là.

 

Hélas, les choses ne vont pas se passer comme tous le pensaient. Les rivalités et les avidités vont apparaître au grand jour. Le pouvoir devient un enjeu pour les trois parties : MPLA, FNLA, et UNITA veulent tous leur part du gâteau, mais en solo. Pas question de partager le pouvoir en trois.

Ce qui devait arriver, arriva. Les armes reprirent. Cette fois, non pas pour combattre les Portugais, mais entr'Angolais.

Le MPLA adoptant une position dominante du fait de son influence dans la capitale, va s'imposer militairement et politiquement au détriment de deux autres mouvements pourtant présents à Luanda. Le mouvement dont dirige Agostinho Neto du fait de son assise sur ce terrain, avait la possibilité de mobiliser la population, dont beaucoup étaient des sympathisants, voire même des militants actifs. Le FNLA, mouvement fondé à l'extérieur de l'Angola avait du mal à s'implanter. Ses dirigeants ayant acquis des mentalités contraire aux Angolais de Luanda, vont se comporter de façon scandaleuse en tant que responsables politiques, censés assumer demain des vraies responsabilité pour le pays. La débauche était leur passe-temps favoris. Les différenciations culturelles vont réapparaître parmi les dirigeants du FNLA venus de Kinshasa. On les voyait s'amuser avec les jolies filles métisses, surtout, (soit dite, en passant, étaient des agents du MPLA), abusant de la sexualité, de l'alcool et autres beuveries baccanales, qu'ils vont jusqu'à négliger la politique.

Le MPLA va tout simplement utiliser cette faiblesse, pour les discréditer, et les chasser de Luanda. Plusieurs anecdotes circulent encore aujourd'hui, dans la capitale Luanda, sur les « gens du FNLA ». Holden Roberto, leur leader, n'était vraiment pas un bel exemple de moralité. Et si on ne peut pas contester son charisme, et son pouvoir de fascination sur les militants tribalistes de son mouvement, moralement et intellectuellement, il était incapable d'assurer ce grand rôle de politicien responsable que l'histoire lui prédéstinait. Il reste incontestablement un chef historique, c'est évident, mais sans plus.

Quant à l'UNITA, cette soif de conquérir à tout prix le pouvoir, et seul, pour l'ensemble de tous les Angolais, n'était pas une bonne stratégie ni attitude. Les éléments du mouvement étaient bien implantés à Luanda, du fait d'avoir pu étendre leurs influences au Sud de l'Angola et ailleurs. C'est leur leader politique, Jonas Savimbi qui posait problème. A cause de son radicalisme nationaliste. Intransigeant, il ne voulait pas de la présence portugaise dans le pays. Il qualifiait le MPLA, d'un 'mouvement collaborateur' avec les ennemis portugais. A ses yeux, les gens du MPLA ne pouvaient pas diriger l'Angola, puisqu'ils étaient pour la plupart des « assimilés », des métis culturels, donc des « Portugais déguisés », près à vendre le pays, à la moindre occasion. Le métissage qui dominait au sein des éléments dirigeants du MPLA, était un comble pour lui, qui n'exprimait pas exactement cette « africanité » dont lui, Jonas Savimbi, se révendiquait comme le réel fils authentique et digne de l'Angola, et d'Afrique...noire ! Cette idéologie « noiriste » et extrêmiste, va conduire à sa perte. Pourtant, Jonas Savimbi, bon tribun, fascinait les foules, avec cet esprit affiché de « nationaliste » de son mouvement, l'UNITA, qui séduisait aussi de plus en plus des Angolais, tant à Luanda, que dans les autres provinces du pays. Grâce à ce nationalisme affiché du chef « révolutionnaire », Jonas Savimbi, que l'UNITA accueillera plus de sympathisants. Même si, entretemps, l'UNITA avait trouvé en le FNLA, un allié stratégique, pour combattre, ou contrecarrer, le MPLA ,de plus en plus puissant, partout en Angola.

Pour tout bon observateur de la situation politique en Angola, le MPLA restait un mouvement, voire, un parti crédible, pour assumer cette responsabilité de diriger l'Angola de demain. Pour mieux conquérir son pouvoir, le MPLA va recevoir des soutiens, notamment de l'Union Soviétique, (URSS), et surtout, de Cuba. Le « lider maximo » cubain, Fidel Castro, va tout faire pour que le MPLA remporte la victoire totale et décisive, face à ses deux rivaux, en Angola, devenu bientôt un pays indépendant. Les Cubains ont été d'un apport éfficace, et déterminant, pour le MPLA du président Agostinho Neto. Les guerres fraticides entr'Angolais vont finir par ailleur, à l'avantage des hommes de Neto. Les Cubains vont chasser les alliés sud-africains de l'UNITA, par les armes.

Pour commencer sa conquête dans tout le pays, le MPLA va d'abord s'occuper du mouvement le moins fort, et peu structuré, le FNLA de Holden Roberto. Leur armée, l'ALNA, (armée de libération nationale de l'Angola), et qui n'avait aucune bonne formation militaire, malgré les aides du pays comme le « Zaïre » du président Mobutu. Ce dernier n'a pas lésiné sur les moyens, pour aider l'Angolais Holden Roberto et son mouvement, le FNLA (Front National de Libération de l'Angola). Leur offrant exil, hospitalité, accordant massivement des moyens matériels et militaires, (avec l'appui des Etats-Unis), et plus en cause, une base militaire, de Kinkuzu, près de la frontière entre l'Angola et le « Zaïre » du président Mobutu Sese Seko (Joseph-Désiré). A noter que plusieurs milliers d'Angolais avaient trouvé asile dans ce pays, dès l'année 1961, lors des bombardements massifs de l'aviation militaire portugaise, provoquant l'exode et le drame des réfugiés Angolais, à la frontière. Le Congo était alors la terre d'accueil pour tous ces Angolais qui fuyaient les répressions coloniales et le génocide de l'armée coloniale portugaise.

L'UNITA de Savimbi, recevait des aides de ses alliés sud-africains (sous l'apartheid), et des pays occidentaux comme les Etats-Unis, les pays de l'Europe occidentale, et beaucoup d'autres pays qui se révendiquaient de « droite », et affichaient leur « anti-communisme ».

 

Le MPLA fut le mouvement d'adhésion de masse, de la plupart des Luandais. Culturellement proche, le MFA, (le mouvement des forces arméesportugaises), se rapprochait plus du MPLA, que de deux autres mouvements indépendantistes. Les Blancs Portugais, au début, sympathisaient avec le Mouvement Populaire de Libération de l'Angola, dirigé par le président issus de l'assimilation portugaise, le docteur Agostinho Neto, marié à une Portugaise, Maria-Eugénia.

Mieux préparé, et militairement suppérieur, le MPLA n'avait pas de mal de s'imposer dans la capitale et dans certaines régions du pays. Le 15 août 1975, le Gouvernement de transition n'avait plus de raison d'exister, aux yeux du MPLA, de plus ans plus en plus dominant.

Décidement le plus fort de tous les trois mouvements, le MPLA parvient à chasser, et le FNLA de Holden Roberto, et l'UNITA de Jonas Savimbi. Désormais, le MPLA va règner seul dans la capitale.

Soutenu par les alliés Cubains, le MPLA va s'accaparer du pouvoir, sans complexe.

 

Le 11 novembre 1975, c'est bien lui seul, à Luanda, que le MPLA d'Agostinho Neto, qui va proclamer l'indépendance de l'Angola. Le pays devenait la « République Populaire d'Angola », résolument plus à gauche que jamais. Cette proclamation sera immédiatement réconnue par le Portugal. C'est bien le Portugal qui remettra l'indépendance de l'Angola au MPLA. Une victoire de l'indépendance appalaudit par les 22 pays d'Afrique, et de quelques pays dans le monde.

Chassés de la capitale par le MPLA, les deux autres mouvements, le Front National de Libération de l'Angola, et l'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola, vont à leur tour, tenter de fêter « leur » indépendance, au Sud du pays.

Après l'indépendance du 11 novemenbe, il faut attendre le mois de décembre 1975, pour constater que le MPLA devient le Parti du pouvoir, décidé de « nettoyer » tous les éléments militaires encore présents en Angola. Le chef du FNLA sera vexé de voir sa prestigeuse armée formée au Zaïre de Mobutu, complétement décapitée par les élements du MPLA.

Seule l'UNITA va tenter de résister, mais pour peu de temps, puisqu'ils vont tous être chassé de la capitale, cédant la place au MPLA.

Le pays va connaître des longues années de guerres, entre les forces légales du MPLA au pouvoir, contre les « rebelles » de l'UNITA, de Jonas Savimbi.

Malgré sa résistance, sa guérilla, l'UNITA ne parviendra jamais de déloger le MPLA, ni faire vacciller le gouvenement dirigé par le président Agostinho Neto.

 

Faisons à présent connaissance aux trois grands hommes de l'histoire de l'Angola combattant du colonialisme portugais en Afrique. En commençant par le plus fort, AGOSTINHO NETO, puis ce sera le tour de Holden Roberto, et enfin, celui de Jonas Savimbi. Alors ?

Qui est donc AGOSTINHO NETO, le leader du MPLA, le Mouvement Populaire de Libération de l'Angola ?

 

Fils de Pasteur méthodiste protestant, Antonio Agostinho Neto Kilamba est né un 17 septembre 1922, à Icolo e Bengo, près de Luanda, en Angola. Il a grandi dans la capitale luandaise, et y a fait ses études primaires et secondaires dans un lycée de Luanda. Ensuite, il part au Portugal et s'inscrit dans une faculté de Médecine à Coïmbra. L'une de prestigieuses des universités portugaises.

Brillant étudiant, très intelligent, Agostinho Neto décroche son diplôme universitaire de médecine et devient « Docteur ». Après Coïmbra, Neto se rend à Lisbonne, pour y travailler un temps, parfaire sa formation de médecin, tout en fréquentant les milieux africains lusophones de la caqpitale portrugaise. Il y rencontre aussi des compatriotes, et d'autres camarades des pays africains lusophones : Viriato da Cruz, Mario de Andrade, Lucio Lara, Francisco José Teneiro, Amical Cabral, Marcelino dos Santos, Amilcar Cabral, et tant d'autres encore. La « lusotropicalisme » se mettait en place. Un courant littéraire important, prélude à des mouvements nationalistes qui vont naître par la suite. Tous fréquentaient cette fameuse « Casa dos Estudentes do Imperio », la Maison des Etudiants de l'Empire. Considérés tous, avec leur statut des « Assimilés », par le pouvoir colonial, ils vont faire revivre l'essor de la culture de leurs pays d'origine. Rejetant la culture dominante portugaise qui les oppressait, ils vont se réclamer d'Afrique profonde, se réappproprier leurs cultures ancêstrales. Plongés dans ce réappropriement culturel, les Angolais vont se distinguer par leurs poésies. Les poèmes de Agostinho Neto en sont des illustrations culturelles profondes.

Réapprenant des langues angolaises que certains avaient totalement ou partiellement oubliés, la révalorisation linguistique sera une des actions salvatrices.

En 1948, les intellectuels Angolais avaient fondé la revue culturelle « Mensagem ». Remarqués par les intellectuels Portugais, et surtout, par les militants du Parti Communiste Portugais, les étudiants Angolais vont se voir encadrés et aidés. Les Angolais commençaient sérieusement de refléchir sur leur devenir. Leur avenir dependrait-il éternelllement du Portugal ? C'est la question qui persistait dans les discussions.

En 1956, les Angolais suffisamment conscientisés politiquement, fondent un Mouvement Populaire de Libération de l'Angola. Viriato da Cruz, Agostinho Neto et Mario de Andrade, en seront les principaux animateurs politiques. Agostinho Neto, de par son charisme, va s'imposer politiquement. C'est lui qui va canaliser les orientations politiques du mouvement. La police politique qui s'est infiltrée dans cette pseudo-association culturelle, a déjà repèré les leaders et le sens final de ces réunions clandestines. Le docteur Agostinho Neto sera arrêté et mis en prison. Ses deux camarades, tout comme les autres vont parvenir à quitter le Portugal. Mario de Andrade s'installe à Paris. Il va tout faire pour attirer l'attention des opinions, tant en France que partout ailleurs, de se mobiliser et parler de ce qui se passe en Angola durant la colonisation portugaise. Grâce à la mobilisation de ses camarades gauchistes, il ne restera pas longtemps emprisonné. Le docteur Neto sera libéré, sous la pression de l'ONU et des Suédois.

Dans le pays, entretemps, le MPLA parvenait à rallier dans sa cause, les Blancs indécis, les métis et la majorité des Noirs Angolais. Des ramifications vont ainsi se créer entre angolais du pays et ceux résidant au Portugal. Tout le monde avait appris l'arrêstation du docteur Neto, qui deviendra le symbole de la lutte anticolonialiste. L'idée généreuse de l'indépendance avait séduit une très grande partie des Luandais.

Libéré le 30 décembre 1959, le petit docteur Agostinho Neto retourne en Angola. La police l'avait dans son viseur. Il le surveillait puisqu'on savait qui il était. En plus, Agostinho Neto était marié à une jeune Portugaise, Maria-Eugénia.

Dans le pays, le docteur veut exercer son métier de médecin. Il ouvre un cabinet médical où il soigne les malades Noirs et Blancs. Profitant aussi de ce statut pour sensibiliser, sans peine, les Angolais pour les rallier enfin à la cause de l'indépendance nationale. Le mouvement du MPLA se développa avec des milliers d'adhésions.

Le 8 juin 1960, le docteur Agostinho Neto est arrêté dans son cabianet médical par la police politique portugais (PIDE), emprisonné et finalement déporté aux îles du Cap-Vert. Avec l'autorisation d'exercer son métier mais sous-surveillance policière. La nouvelle de son arrêstation fit l'effet d'une bombe en Angola. Des manifestations spontanées ont lieu un peu partout.

Le 4 février 1961, à Luanda, les émeutes dans les prisons vont reveiller la fibre nationaliste et indépendantiste. Des manifestations qui se termineront dans le bain de sang, l'armée portugaise tuant sur le tas sur tout le monde présent dans les rues de la capitale. Au Portugal, en 1970, le dictateur Antonio Salazar meurt. Malgré sa disparition, le Portugal maintient ses colonies d'Afrique. Neto arrêté, déporté, est finalement transféré dans une prison au Portugal,à Lisbonne, le 17 octobre 1971. En angola, la guerre continue à faire rage. Le colonialiste continue de subir les presssions.

Grâce à sa stature internationale, le docteur Agostinho Neto sera libéré, et immédiatement, il entra dans la clandestinité. On retrouvera ses traces à Kinshasa, au Congo (RDCongo), il ouvre un bureau médical tout en réorganisant son mouvement indépendantiste du MPLA. Les pays lusophones d'Afrique sont touts entrés en lutte contre la présence coloniale portugaise. Et en Angola, le MPLA qui a pu mobilisé ses militants, on scande des slogans marxistes-léninistes, et très natinalistes : « A luta continua ! ». « A libertade e certa ! ». « Viva o MPLA. Viva Independacia ! ». « Victoria o Povo ». « Poder Popular ». Les militants se déchaînaient dans leur mobilisation nationaliste.

A présent que le leader Agostinho Neto était libre et à l'étranger, il participait avec ses militants dans le combat politique, mettant en place une armée de libération nationale qui s'installait de plus en plus dans le territoire angolais, après avoir remporté des victoires sur le terrain. C'est lui qui coordonnait tout, en bon stratège de la guérilla paysanne et urbaine. Sur tous les fronts, le MPLA gagne. Lui-même Neto entrait clandéstinement en Angola pour se battre au front, fusil à la main.

Le Congo qui l'avait accepté au début, ne voulait plus du MPLA, traité de mouvement « terroriste » et des « communistes » par le président Mobutu, et le chef du FNLA dont le siège se trouvait à Kinshasa, la capitale congolaise (zaïroise). C'est plutôt de l'autre côté, à Brazzaville, dans l'autre Congo d'en-face. Le MPLA va s'y installer solidement et s'implater pour préparer sa lutte contre la présence coloniale portugaise. Le Congo-Brazzaville sera un fidèle allié pour l'Angola, dans ses années soixante-dix de son combat pour la liberté.

Les problèmes que le mouvement va connaître sur le plan interne, vont être relégués au second plan, puisque l'essentiel étant la libération de l'Angola. Toute l'Afrique soutenait ce projet de libération.

Finalement, c'est le 11 novembre 1975 que l'Angola obtient son indépendance. Et, c'est naturellement, le docteur Agostinho Neto qui en deviendra le premier président de la république nouvellement indépendante de l'Angola.

 

Après avoir évoqué la vie et le parcours d'Agostinho Neto, voyons à présent le parcours d'un autre grand leader politique angolais, HOLDEN ROBERTO, le chef du FNLA, (le Front National de Libération de l'Angola). On verra que son parcours est aussi étonnant.

Qui est donc, HOLDEN ROBERTO ?

Sa biographie raconte que, Holden Roberto est né le 12 janvier 1923, à Mbanza Kongo, (ex-San Salvador), l'ancienne capitale du Royaume Kongo, dont, dit-on, il est le digne descendant des rois Kongo.

Chef incontestable et charismatique, Holden Roberto n'a que deux ans lorsque ses parents fuient l'Angola, suite aux repressions coloniales portugaises, pour se réfugier à Léopoldville, capitale du Congo sous-domination coloniale belge. La Belgique avait pris possession de ce grand pays dès ...1885, lors des partages de l'Afrique, par les puissances européennes. Le Congo était considéré comme le « propriété » personnel du roi, qui en était le priopriaire, comme sa propre terre personnelle. Les Angolais qui s'y réfugiaient, étaient donc des « hôtes », de cette colonie assez spéciale, admnistrée par les « colons belges ». Les deux puissances coloniales, Belgique et Portugal, se départageaient scrupuleusement leurs « territoires-coloniaux ».

Comme Neto, Holden Roberto est issue d'une famille de protestants. C'est à Léopoldville qu'il commence ses études primaires, en fréquentant une école baptiste protestante. Juste pour peu de temps, puisqu'il va la quitter dès son jeune âge pour entrer dans la vie active. Il trouve du travail et fréquente les milieux congolais qui s'agitaient déjà pour l'indépendance de leur pays, le Congo.

Le jeune Holden Roberto assiste à toutes ces agitations, en tissant des liens amicaux importants avec les grands leaders congolais de cette période d'avant l'indépendance du pays.

En 1951, il se retrouve à la tête d'une Association des Angolais en exil. Il se met au courant des luttes nationalistes des Congolais et ailleurs en Afrique.

Il parvient dès 1955. à créer un mouvement politique, avec des exilés Angolais, surtout de sa région ethnique, vivant dans ce pays voisin. C'est lui qui va diriger l'UPA, l'Union des Populations du nord de l'Angola. Très respecté dans le mileux parmi ses frères, originaires de San Salvador, du fait de ses filiations royales, du temps de ce Royaume du Kongo, dont il est le digne descendant héréditaire. Sa prestige viendra de là. Un des hommes-clés pour l'Hiastoire de l'Angola.

A la fin des années cinquantes, il va parvenir aussi de rallier tous les Bakongos, et ceux de l'Association « Alliazo », (l'Alliance des ba Zombo), les plus riches des commerçants Angolais dans la capitale congolaise. Grâce aux collectes d'argent des Bazombo, il forme le FNLA, un « Front National de Libération de l'Angola », auquel les Bakongo s'y reconnaissaient tous.

A Léopoldville, Holden Roberto jouissant d'une bonne réputation. Il connaissait presque tous les hommes politiques futurs, et des personnalités comme, Patrice Lumumba, Joseph Kasa-Vubu, Joseph Iléo, Kashamura, Bokilango, Albert Kalonji, Godefroid Munongo, Nendaka, Cléophas Kamitatu, Joseph Malula, Joseph Mobutu, Bobozo, tout comme les partis politiques tels que le MNC-Lumumba, l'Abako de Kasa-Vubu, et tant d'autres encore.

Holden Roberto était véritablement un « Kinois » qui connaîssait tout de cette ville, des hommes, de la politique, des milieux artistiques, enfin tout. Parlant merveilleusement bien le kikongo, le lingala, maîtrisant aussi le français, le portugais, et l'anglais. Et tout cela, en autodidacte !

Grâce aux moyens financiers, Holden Roberto va fortifier son mouvement politique, le FNLA, se permettant de voyage dans les pays africains, tissant des liens avec des grands hommes comme Kwame Nkrumah du Ghana, le roi Mouhammed V, Jomo Kenyatta, l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié, Abdel Nasser de l'Egypte, Habib Bourguiba de la Tunisie, le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, l'Ivoirien Houphouët Boigny, et des intellectuels comme Frantz Fanon, et les autres.

Toutes ces amitiés lui permettaient d'élargir ses liens jusqu'aux Etats-Unis. Répéré par les Américains, Holden Roberto devient un homme très intéressant. Même en Europe occidentale.

On apprendra plus tard, que grâce à ses liens avec Mobutu, que les services secrets tels que la CIA, l'aurait utilisé en Afrique...

Il voyagera beaucoup sur le continent, au Ghana, en Tunisie, en Ethiopie, au Kenya, en Ouganda, etc. Patrice Lumumba et Kwame Nkrumah l'auraient soutenus. Il recevra des aides venant de partout. Sa lutte était apprécié dans les pays occidentaux dont la menace communiste inquitait.

Le Congo devenu indépendant le 30 juin 1960 va continuer à aider ce frère Angolais encore sous domination portugaise. Même après l'assassinat du premier ministre congolais Patrice Lumumba, ses successeurs, Kasa-Vuvu, Tshombé ou Mobutu, vont tous continuer à soutenir le FNLA. Le mouvement nationaliste serait même au coeur du déclenchement des événements du 15 mars 1961, lors de soulevement paysan, contre le colonialiste portugais. Holden Roberto va récupérer cette lutte pour le compte de son mouvement. Bien que ceci reste discutable, lorsqu'on sait la spontanéïté de ce soulevement populaire. Peçu comme un mouvement paysan, les aides vont affluer et les caisses du parti politique vont se gonfler. Holden récoltera ses fonds pour lui tout seul et ses cliques d'amis. Devenant un des personnalités le plus riche parmi les Angolais de Kinshasa. Embourgeoisé, le combat politique intéressait de moins en moins ses chefs politiques, qui se lançaient dans les affaires et autres business, avec la complicité du président Mobutu Sese Seko, (ancien soldat de l'armée coloniale belge, qui a pris le pouvoir en 1965, après avoir éliminé ses adversaires, Patrice Lumumba, Joseph Kasa-Vubu. Règnant seul dans ce grand pays avec les aides des Occidentaux).

En 1975, juste à la veille de l'indépendance du 11 novembre, le FNLA est chassé de l'Angola, et ses principaux leaders politiques, à commencer par Holden Roberto, tous vont entammer un exil doré, puisque très enrichis, durant leurs années de la lutte nationale.

Le Zaïre de Mobutu qui a soutenu Holden Mobutu, lui fournissant de l'argent, et des armes, avec une base militaire à Kinkuzu, près de la frontière angolaise, va s'éloigner du président du FNLA, Holden Roberto. Ce dernier va quitter le Zaïre pour un exil européen, en France, avec des voyages touristiques aux Etats-Unis et ailleurs. Le parti politique est totalement défait. En exil européen, le parti aura de la peine de remonter politiquement. Devenu un parti fantomatique, ses militants vont se jeter tous dans les bras du charismatique Jonas Savimbi, chef de l'UNITA.

Quelques fidèles militants du FNLA vont tenter de le sauver. Avec l'amnistie, cette aile, divisée, va retourner à Luanda, sous la présidence de Lucas Benghi Ngonda. Mais Holden Roberto, lassé par cet exil doré va décider de rentrer en Angola, en 1991, beaucoup trop tard, puis tenter de reprendre la présidence du parti. Avec des manoeuvres dignes des pays dictatoriaux. Utilisant son aura historique. Il finira par s'imposer en tant que leader historique, aidé en cela par son fidel lieutenant Ngola Kabangu, qui reste encore actuellement le véritable chef du FNLA à Luanda.

Vieillie, mais respecté par le gouvernement du MPLA au pouvoir, Holden Roberto, très malade, meurt à Luanda, à l'âge de 84 ans, un jour du 2 août 2007, d'une crise cardiaque.

 

Après les deux grands leaders historiques, voici le troisième personnage, et non de moindre, le très charismatique et nationaliste, JONAS SAVIMBI, leader de l'UNITA (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola).

De son véritable nom, Jonas Malheiro Savimbi, il est né le 3 août 1934, à Munhango, (dans la province de Bié), en Angola. Son père fut un chef de gare sur le chemin de fer de Benguela.

Comme ses deux autres compatriotes et leaders politiques au sein de ces mouvements nationalistes et indépendantistes, Jonas Savimbi est aussi le fils d'un pasteur protestant-évangéliste. Il est de l'ethnie Ovimbundu, le plus nombreux en Angola.

Après ses études primaires et secondaires en Angola, brillant étudiant, il obtient une bourse d'études qui lui permet de se rendre au Portugal, pour poursuivre ses études supérieures. Il arrive à Lisbonne et s'inscrit dans une université pour faire des études de médecine, qu'il ne poursuivra pas longtemps, déjà accapraré par la politique. Polyglotte, Savimbi parlait plusieurs langues, dont le portugais et le français. Il décide de quitter le Portugal pour se rendre en Suisse, et s'inscrit à l'Université de Lausanne pour suivre des études de sciences politiques, et en français. Il y obtient en 1965, une licence en science-pô. De ses années d'exils, il s'engage en politique, après avoir été déçu, dit-il par les camarades du MPLA à Lisbonne, qu'il les jugeait un peu trop portugais et à gauche.

Sa rencontre avec Holden Roberto de passage en Suisse, en tournée pour réhausser son mouvement politique, le FNLA, Savimbi est séduit par celui qu'il considère comme un homme de droite, comme lui. Il adhère dans ce parti, le Front National de Libération de l'Angola, du chef historique, le président Holden Roberto. Ce dernier, reconnaissant ses capacités intellectuelles, le nomme son « Ministre des Affaires Etrangères », au sein de son nouveau GRAE (Gouvernement Revolutionnaire des Angolais en Exil), dont le siège se trouvait en Afrique, à Kinsahsa, au Congo.

Patriote, Jonas Savimbi abandonne sa vie européenne pour retourner vivre et travailler à Kinshasa pour le compte du FNLA de Holden Roberto.

Suite à des différends politiques et stratégiques, il profite d'un voyage pour la conférence de réconciliation au Caire, en Egypte, pour annoncer sa démission. Il quitte le FNLA, et décide de fonder son propre mouvement politique, en 1966, qu'il appelle, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'angola, UNITA. Rentré en Angola, clandestinément, il parvient à mobiliser des gens de sa région à Huambo. En bon tribun, il arrive à attirer les foules qui entrent dans son mouvement indépendatiste. L'UNITA voit le jour avec des militants totalement acquis à son leader, Jonas Savimbi. Son fief sera le Sud de l'Angola, et s'appuyant à son ethnie des Ovimbundu. Intelligent, et politiquement très bien formé, Jonas Savimbi parvient à imposer l'UNITA, tant sur le plan national en Angola, que sur le plan africain et surtout international.

Il structure son mouvement, le dôte d'une armée très disciplinée, qui entamme des actions de guérilla pour mettre en mal l'armée coloniale. En 1974, l'UNITA s'impose comme un véritable mouvement nationaliste et le gouvernement va l'inviter de venir à Alvor, lors des négociations en vue d'une formation d'un Gouvernement de transition. Savimbi y sera présent, aux côtés de Agostinho Neto et Holden Roberto. L'UNITA va participer à la signature des Accords d'Alvor.

A l'absence sur le terrain du FNLA, l'UNITA sera le seul à combattre le MPLA, alors même que s'approchait le jour fatidique du 11 novembre pour l'obtention de l'indépendance. Il avait même trouvé en FNLA un allié pour contrecarrer les visées du MPLA de plus en plus très fort dans le pays. Et ce jour de l'indépendance, c'est bien le MPLA qui sortira victorieux à Luanda, et proclamera seul l'indépendance de l'Angola.

Le FNLA et l'UNITA chassés de la capitale, proclameront un fantomatique indépendance, au sud de l'Angola, dont personne ne reconnaîtra la validité. Le MPLA installe son gouvernement immédiatment reconnu par le Portugal, l'organisation de l'unité africaine, et par la plupart des pays dans le monde. Le gouvernement du MPLA adhère dans l'Organisation des Nations-Unies (ONU).

Cette légalité officielle met en mal la nature du combat de l'UNITA qui s'entête de prendre le pouvoir par les armes. Peine perdue. L'armée et le MPLA-Parti-Etat devient de plus en plus forts.

Bénéficiant des aides de coopération cubaine.

Jonas Savimbi refuse de réconnaître cette réalité. Le gouvenement tente la réconciliation nationale. Et promet des élections. On tente aussi de mettre un « Gouvernement de reconciliation et de transition » qui ne sera pas totalement acceptée par les hommes de Savimbi. Toute tentative de reconciliation avec lui et son mouvement sera vouée en échec. Jonas Savimbi refuse tout. Même les élections organisées en 1992, auquelle l'UNITA a perdue, Savimbi refusera les résultats, pourtant supervisés par les observateurs internationaux qui ont participer à l'organisation de ces élections à deux tours.

Reprenant les armes, pour combattre le pouvoir de Luanda, Jonas Savimbi commettra une erreur stratégique et fatale. Incapable de vaincre le MPLA, l'UNITA se lance dans des guérillas désespérées, causant des morts inutiles. Qui viendront s'ajouter aux malheurs des Angolais dont l'utilisation des mines antipersonnels causeront encore plus de dégâts humains. Même quelques années plus tard. Dès novembre 1994, l'UNITA sème la terreur dans le pays, coupant l'Angola en deux parties. Une zone qu'elle contrôle, parce que riche en diamants que l'UNITA exploite, et l'autre zone côtière et pétrolière laissée au gouvernement du MPLA-Parti-Etat au pouvoir à Luanda.

Savimbi devient immensément riche avec l'argent de diamants de la guerre. Il place sa fortune dans les paradis fiscaux, dans des pays comme la Suisse, le Luxembourg, aux Bahamas, sans oublier les autres banques américaines, anglaises, françaises, belges, et...portugaises.

Son entourage s'enrichit et parade dans les capitales européennes et africaines, étalant leurs fortunes. Le butin de guerre qu'est le diamamt du sang angolais, récolté dans les zones diamantifères et de combat, fait de l'UNITA un parti très riche. Sur le terrain, ses hommes en armes vont continuer le combat contre le pouvoir. Malgré sa richesse, Savimbi veut soigner son image de « combattant revolutionnaire, et d'homme de guerre ». Il s'implante à Jamba, puis délogé, il erre dans la brousse avec ses fidèles soldats armés, continuer leur lutte perdue d'avance.

Le 22 février 2002, l'armée régulière répère la « planque » de Savimbi, en pleine brousse dans la région de Moxico, et il est abattu de plusieurs balles. Mort, la légende raconte que, « il est mort les armes à la main » ! Une mort stupide, injustifiable pour une noble cause qu'il devait s'engager pour sa patrie qu'il avait incontestablement aimé, en tant que patriote Angolais.

 

Après sa disparition, le gouvernement proclama la fin de la guerre et l'amnistie pour une reconciliation nationale. L'UNITA abandonna la lutte armée. Ses responsables acceptèrent de s'engager dans la voie de la paix, et construire la démocratie en Angola.

L'UNITA a été reconnue comme un parti d'opposition légale, et non-armée. C'est un parti qui participe actuellement dans la vie politique de l'Angola, jouant le jeu de la démocratie, en tant que parti d'oppostion, qui joue son rôle de s'opposer à la politique du gouvernement, d'une façon pacifique. Les députés de l'UNITA siègent à présent au Parlement à Luanda. La paix est à présent acquise et une réalité partout dans le pays.

Le gouvernment veut mettre en place une Constitution, et organiser des élections présidentielles, dont les candidats pourront participer, bien entendu.

En ce jour du 35è anniversaire de l'indépendence du pays, tous les Angolais participent à cette commémoration. Avec des fêtes un peu partout dans tout le pays.

Démontrant une fois de plus la capacité du MPLA au pouvoir, d'avoir réussi à ramener la paix, la stabilité, et remonter malgré tout l'économie du pays, pour les biens de Tous les Angolais.

 

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