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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 15:49

La situation sanitaire qui prévaut actuellement au Zimbabwé est inacceptable. L'épidémie de choléra a fait, à ce jour, plus de 800 morts. Cette maladie se propage à une telle vitesse que les neufs provinces sur les dix, du pays, sont touchées. On a récensé approximativement plus de 15.000 cas, dans tout le pays. C'est un drame terrible.
Le rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) est alarmant.
Le Zimbabwé se meurt. Il faut d'urgence venir en aide à cette population zimbabwéenne en danger. Le choléra continue à ravager des familles (hommes, femmes, enfants, vieillards). C'est une maladie qui se propage rapidement par des eaux usées dont la population utilise pour leur besoin vital.
Les hopitaux de la capitale Harare, débordés, n'arrivent plus à accueillir, ni soigner des milliers de malades, faute de lits disponibles, de médicaments, du personnel qualifié, et des moyens appropriés. Le délabrement du système de santé, des réseaux d'eau, et d'assainissement au Zimbabwé, ont fait que l'èpidémie se développe à un rythme éffrené. Les populations frontalières n'ont d'autres choix que d'aller de l'autre côté pour se faire soigner. 
Le gouvernement affiche son incapacité de venir en aide aux Zimbabwéens, et d'éradiquer la maladie qui s'abat sur ce pays. Nous sommes là face à une situation d'urgence sanitaire. L'OMS tire la sonnette d'alarme. La maladie du choléra a fait son apparition en Afrique australe. Les grands pays voisins du Zimbabwé tels que l'Afrique du Sud, le Botswana, sont touchés. Cette apparition est aussi due à la proximité de l'Afrique du Sud et du Zimbabwé.
La rivière Limpopo sépare les deux pays, et sert de frontières entre le Zimbabwé et l'Afrique du Sud. Ce petit fleuve est utilisé par les deux populations de deux rives. Le Limpopo n'a pas empêché non plus la progression de cette épidémie de choléra. Les autorités sud-africaines ont d'ailleurs proclamée cette région frontalière du Nord du pays, de "Zone de catastrophe", repris par l'OMS. Des milliers de Zimbabwéens continuent à fuir leur pays pour trouver refuge dans ce pays voisin. D'où la propagation du cholèra et son cortège des morts, surtout au Zimbabwé.
Il est grand temps que la communaté internationale se bouge. De toutes les façons, de plus en plus des voix s'élèvent pour dénoncer le régime dictatoral, et l'abandon d'un peuple qui se meurt.
Alors qu'il pouvait partir tranquillement, après avoir été un bon leader politique et historique pour  l'indépendance de ce pays, le Zimbabwé, le vieux dictateur s'accroche au pouvoir. (Robert Mugabé est né le 21 février 1924). A 84 ans, on doit laisser la place aux plus jeunes, prendre sa retraite politique et retourner dans le village pour jouïr de ce privilège de grand-âge.
Le vieux dictateur et autocrate s'accroche tel une sangsue, et se croit capable de gagner ce bras de fer contre la communauté internationale. Combat perdu puisqu'on finira par le déloger par la force, puisque diplomatiquement et politiquement, il s'entête et fait la sourde oreille. Par son comportement suicidaire, sa prise d'otage sur un peuple mourant et exsangue, le président Mugabé prend le risque d'être trainé un jour au Tribunal Pénal International pour crime et génocide contre son peuple. A moins que la sagesse le gagne et qu'il quitte le pouvoir.
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commentaires

G
Horrible !<br /> <br /> Le bilan de l'épidémie de choléra au Zimbabwe continue de s'alourdir. L'ONU a recensé au moins 1111 morts et 20'581 cas, selon un nouveau décompte. Le taux de mortalité de 5,4% montre que l'épidémie n'est toujours pas contrôlée.<br /> Cette dernière, qualifiée de "dévastatrice" par l'ONU, touche neuf des dix provinces du pays. Un nouveau foyer a été découvert dans la région de Chegutu, avec 121 morts et 383 cas suspects, a précisé le Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU, qui coordonne la réponse internationale. <br /> Le plus grand nombre de cas depuis la fin août a été rapporté dans la région de Harare (8454 cas, 208 morts) ainsi que dans la région de la ville frontière de Beitbridge (3456 cas, 91 morts). <br /> L'ONU signale aussi 859 cas suspects de choléra en Afrique du Sud, avec 11 morts et un taux de mortalité de 1,2%. Des malades "en petit nombre" ont aussi été signalés au Botswana, Mozambique et en Zambie. <br /> Les causes de la propation de l'épidémie restent le manque d'eau potable et de services d'hygiène, la faiblesse des infrastructures de santé et le manque de personnel médical, notamment d'infirmières, explique l'ONU. Le personnel de santé ne peut pas retirer son salaire de la banque et les transports sont trop coûteux.
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G
Devoir de résistance, le cas zimbabwéen !!!<br /> <br /> En 1979, un accord avait été signé sous l’égide ... <br /> <br /> En 1979, un accord avait été signé sous l’égide britannique pour que les fermiers blancs cèdent VOLONTAIREMENT des terres aux noirs zimbabwéens.<br /> <br /> « Volontairement », c’est le mot qui a conforté les fermiers blancs dans le sentiment d’être tout puissants à travers cet accord !<br /> Foutaise !!!<br /> <br /> Ils en ont donc fait à leur VOLONTE, si bien qu’au bout de 10 ans aucun progrès significatif n’est perçu dans l’exécution de cet accord !!!<br /> Foutaise !!!<br /> <br /> Cet accord qui avait aussi la « bonté » d’indiquer que la Grande Bretagne s’engageait à DEDOMMAGER les fermiers blancs qui voudraient bien céder des terres. <br /> « Dédommagement », ce mot qui a été absent quant à la considération du cas des populations noirs qui ne pourraient pas avoir de terres du fait de la volonté laissée aux fermiers blancs !<br /> Foutaise !!!<br /> <br /> Alors, à la cession « volontaire » des terres aux noirs, s’est substituée la récupération légale (en effet, cela a fait l’objet de lois au Zimbabwe) des terres aux fermiers blancs !<br /> Scandale !!! <br /> <br /> Vous remarquerez que c’est à ce moment là seulement qu’on notera un scandale !!! <br /> <br /> Et on parle de politique raciste de redistribution des terres comme si la main mise des blancs sur les terres zimbabwéennes n’était pas elle, raciste aussi !!!<br /> Pourquoi on n’avait pas une occupation hétéro des terres ??? <br /> <br /> Alors, différentes stratégies britannique impliquant ses alliées dans le partage du monde vont se mettre en place pour faire mordre la poussière à l’inspirateur et metteur en œuvre de la récupération des terres !<br /> - diabolisation du pouvoir en place !<br /> - intoxication abondante à l’échelle internationale !<br /> - isolement politique du pays !<br /> - Asphyxie économique du pays !<br /> <br /> Objectifs, se servir des effets de cette stratégie provoquer un génocide, soit par la guerre fratricide, soit par une épidémie, mieux une endémie, sachant qu’un pays affaibli y est exposé !!! <br /> En fin final, il s’agit d’avoir la peau de Robert Mugabe, le nègre qui a osé défier la grande puissance mondiale !!! <br /> Remarquez comment tout évènement, mêmes ceux qui sont courants dans les pays d’Afrique sont bons pour exiger le départ de Mugabe !!!<br /> <br /> Alors, de ces constats, je soupçonne l’occident d’avoir planifié des épidémies, des endémies, des génocides au Zimb, rien que pour avoir la peau de Mugabe !!!<br /> Une leçon à ceux des Leaders africains qui s’aventurent dans l’affront contre l’occident !<br /> Comme la punition qui est en cours contre Gbagbo (pour avoir parlé de souveraineté et d’indépendance économique) avec une rébellion sur le dos, soutenue et protégée par la France avec toute la communication, toute la diplomatie, toute la politique nécessaires !!!<br /> <br /> Que ceux des africains qui boivent goulument l’intoxication occidentale se réveillent et se posent des questions en pensant aux passé et aux enjeux économiques et de domination dans le monde pour ne pas mener le combat qui n’est pas le leur !!! <br /> <br /> Avant, c’était avec de la pacotille qu’on nous embobinait !!!<br /> Après, il y a eu la colonisation et ils ont raconté toutes sorte d’insanité sur nos héros jusqu’à ce qu’on les livre nous même pour qu’ils aillent mourir en déportation.<br /> Après il y a eu le néo colonialismes où nous avions (ce n’est pas encore fini) des leaders africains qui jouaient les sous préfets et vendaient eux-mêmes leurs pairs pour avoir le soutien de la puissance colonisatrice !!!<br /> Aujourd’hui, c’est la propagande à grande échelle, avec des moyens puissants de trafique d’influence allant jusqu’à la multiplication artificielle des sources d’information par l’inféodation des structures internationales de décisions et d’observation, qu’elles soient politiques ou apolitiques (tels MSF, Droits de l’homme, d’autres ONG …) ! <br /> <br /> Souvent, il faut partir de sa propre expérience :<br /> Qui n’a pas remarqué comment la France a diversifié ses sources d’information contre le régime de Gbagbo en Cotre d’Ivoire à travers Soro Guillaume, ADO, Bédié, Blaise Compaoré, Abdoulaye Wade, Oumar Bongo, Tévoédjré, Pierre Shori, le GTI, l’ambassadeur français à l’ONU, …., tous ceux là qui ont reçu les ordres de Paris pour peindre la situation en zone gouvernementale de la manière la plus catastrophique qui soit en vue de préparer le fruit à la maturité et le cueillir !!!<br /> <br /> Pour moi, tout ce que l’occident et ses suppôts communiquent sur le Zimb n’est pas faux, mais il y a de l’exagération dedans depuis que Mugabe est dans l’œil du cyclone !!! <br /> <br /> Mugabe dit qu’il n’y a plus de Choléra au Zimbabwé !!!<br /> C’est faux, mais je lui accorde le bénéfice du doute !<br /> Au fond ne fout il pas appliquer l’exagération mugabéenne contre l’exagération occidentale !!!<br /> <br /> Tenez !!!<br /> Si par extraordinaire, il était découvert et vérifié que le choléra avait été introduit au Zimb par l’occident dans sa guerre contre le régime de Mugabe, et que l’occident devrait dédommager les zimb, vous verrez que le chiffre de 800 000 morts serait revu drastiquement à 200 morts !!!<br /> Et ils seraient en train d’expliquer que les 800 000 morts, c’était une estimation avancée par les journalistes en quête de sensationnel et que ce chiffre ne reposait sur rien !!!<br /> <br /> Evidemment quand c’est eux qui sont pris la main dans le sac, ils font en sorte, de par la magie de la propagande de manipuler les chiffres à leur avantage !!!<br /> <br /> Le mensonge de l’occident, ce n’est pas maintenant que nous en sommes victimes !!!<br /> Seulement, certains ont la mémoire courte et s’y laissent encore entrainer !!!<br /> La propagande occidentale, c’est l’arme de destruction massive qu’il largue sur nous !!!<br /> Alors plutôt que de continuer à l’avaler et favoriser leurs noirs desseins, nous y avons un devoir de résistance farouche !!!<br /> <br /> Bien à vous !!!
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J
En vociférant à Bruxelles sur l‘affaire Mugabe pendant 48 heures, du mercredi 10 au jeudi 11 décembre 2008, le très brillant chef d’Etat français, Nicolas Sarkosy, avait clôturé sa présidence à l’Union Européenne, en réclamant le départ du président de Zimbabwe, Robert Mugabe, qui vient d’être réélu pour un nouveau mandat à la tête de son pays. <br /> Sarkozy, on connaît. C’est un homme de petite taille qui a pourtant des grandes qualités. Dans l’Hexagone, son pré carré privilégié, il a mis par terre tous les géants de la politique française : Jacques Chirac (ancien président de la République), Alain Jupé (ancien Premier ministre de France), Dominique de Villepinte (ancien Premier ministre de France), pour ne citer que ceux-là, en font aujourd’hui l’amère expérience de la fulgurante ascension du petit homme de Neuilly-Sur-Seine (quartier chic de Paris).<br /> « Mefiez-vous de petits hommes !» Aime répéter mon père, quand on va en famille chercher la nourriture dans les plantations en brousse suivant la vieille tradition bantoue. Dans la brousse africaine les « petits hommes » sont les Pygmées. Les Pygmés sont les véritables maîtres de la forêt équatoriale. Ils sont, depuis des siècles, les protecteurs ainsi que les frères ennemis des Bantous au fin fond de la forêt africaine. <br /> Sarkozy, lui, est le roi de la jungle urbaine de France. Racaille, kartcher c’est lui. Il est le plus fort. Ses capacités sont immenses, ses goûts aussi. Il aime le pouvoir et la puissance ; l’opulence, les yachts en Méditerrané, les vacances de rêve en Amérique, la fortune en Turquie, les femmes de luxe, le marché, la Bourse, bref, Sarkozy est fort et riche. Un vrai modèle de l’homme occidental MODERNE. <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Ancien combattant de l’armée coloniale espagnole en Afrique, épris de catholicisme et d’histoire, mon père aime aussi réciter la liste de grands hommes de petite taille. « Regardez Bongo, il est le plus petit des présidents africains et le plus fort. Arrivé au pouvoir en 1967, Bongo s’est mis au service de la République (à Paris), sans réserve il a obéit et fournit à l’Etat français des minerais stratégiques de première nécessité (uranium, pétrole etc.) au mépris de l’état de son propre peuple. Regardez le général Franco, un homme de petite taille, il a régné en Espagne pendant 40 ans, surclassant les autres officiers de taille militaire qu’il a laissé hors d’état de nuire : Queipo de Llano, Mola, entre autres. Regardez Adolf Hitler, un petit homme, maladif, qui n’était même pas allemand, on raconte qu’il venait d’Autriche, cependant il a fait déferler sur l’Europe toute la redoutable puissance germanique, jusqu’à chez-nous en Afrique! Que dire de Joseph Stalin! Un doux petit bonhomme manchot qui a pourtant criminalisé tout l’empire soviétique pour sa gloire personnelle. Et Napoléon! Ce petit général d’Infanterie d’origine modeste, venu de la Corse, qui porta l’épée et le feu aux quatre coins du monde. C’est lui qui a appris sa fratrie à piller les trésors d’Afrique. A son retour il ramena l’Obélisque à Paris» . « Mefiez-vous de petits hommes »; répète toujours mon père. <br /> Je crains Sarkozy à juste titre. Il est courageux! Une qualité de plus en plus rare de nos jours. Sarkozy a demandé la tête de Robert Mugabe, accusé de dictateur! Il faut le faire! Ce brave petit « franchote » porte ses accusations sur l’homme fort de Zimbabwe alors que lui-même est pris de pulsions affectueux et affectifs envers les plus grands criminels et génocidaires de l’Afrique : Omar Bongo au Gabon, Obiang Nguema en Guinée Equatoriale, Sassou N’guesso au Congo Brazzaville, Idriss Déby au Tchad, pour ne citer que ceux-là. <br /> Pour nous Africains, nous savons que Mugabe est détesté par les Européens pour crime de lèse-territoire. Mugabe a osé exproprier les terres occupés par les anciens colons pendant l’apartheid en Afrique Australe. Son exemple risque de faire tâche d’huile au sud du continent africain, bouleversant ainsi la domination, les gros intérêts économiques et les grands appétits, des sociétés extranationales qui gouvernent l’Occident fortement implantées partout en Afrique. <br /> Or l’Afrique, quoiqu’on dise aujourd’hui chez les riches et les puissants, il reste encore des vastes espace de liberté où l’on peut encore lire les discours de Patrice Lumumba, la pensée de Frantz Fanon et les lettres de Thomas Sankara. Ils étaient déjà là bien avant Obama.<br /> <br /> J.M. Bacheng.
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D
Robert mugabe L'insoumis et le bouc émissaire.<br /> <br /> par Aminata D Traore, Ancienne ministre, Essayiste, Animatrice du Forum pour un Autre Mali (FORAM) <br /> <br /> "Il n'est pas certain que l'extrême personnalisation du conflit et la diabolisation de l'un des principaux protagonistes - Robert Mugabé en l'occurrence – ait aidé en quoi que ce soit à clarifier les enjeux de la lutte sociale et politique en cours au Zimbabwe".Achille Mbembe (Zimbabwe : le cynisme des nations) 1. QUI JUGE QUI ? POUR QUELS CRIMES ? Le torrent de boue dont on couvre Robert Mugabé depuis de longs mois a quelque chose de nauséabond et de suspect. J'en souffre. "Qui le juge ? De quels crimes est-il coupable ?" sont parmi les questions que nous sommes nombreux à nous demander, ce 10 décembre 2008, à l'occasion du 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH). "A 85 ans, pourquoi s'accroche-il tant au pouvoir ?" entendons nous dire. Est-ce une raison suffisante pour l'humilier ? Est-il le seul de cette génération, à occuper ce poste a un tel âge ? "Il est au pouvoir depuis 28 ans." En termes<br /> de longévité au pouvoir est-il le doyen en Afrique ? "La fraude électorale ?" A-t-on oublié les élections américaines de 2000? Rares sont ceux qui, en dehors du continent, se doutent des enjeux véritables de cette campagne de dénigrement et de déstabilisation d'une rare violence contre cet homme tant le titre de dictateur sied aux dirigeants du Sud, plus particulièrement ceux du Continent noir. Il suffit de regarder du côté de la Cour Pénale Internationale pour s'en convaincre. Pendant ce temps les fauteurs de guerre en Irak et en Afghanistan se posent en défenseurs des droits de l'homme au Zimbabwe et partout ailleurs. Puisqu'ils ne sont pas à une contradiction près, les puissants de ce monde élèvent par ailleurs des murs devant ceux dont ils prétendent défendre les droits lorsque ceux-ci tentent d'échapper aux effets destructeurs du capitalisme mondialisé. Le pacte européen sur l'immigration et l'asile dont la France a fait de<br /> l'adoption une priorité dans le cadre de sa présidence de l'Union Européenne est l'une des traductions de ce cynisme. 2. L'INDIGNATION SELECTIVE L'indignation et la justice à géométrie variable qui jettent le discrédit sur les droits de l'homme tournent au scandale lorsque George W Bush se joint à Gordon Brown et Nicolas Sarkozy pour exiger la démission de Robert Mugabé, responsable selon eux des 600 personnes victimes du choléra. Toute perte de vie humaine est un drame. Mais alors, que dire des guerres en Irak et en Afghanistan qui ont fait près d'un million et demi de morts ? Robert Mugabe aurait ruiné son pays dont l'économie était florissante et violé les droits des Zimbabwéens. En huit années d'une gestion calamiteuse George W Bush, a fait pire en conduisant l'économie la plus puissante de la planète au bord du gouffre avec des conséquences dramatiques et pour son pays et pour le reste du monde : accroissement du chômage,<br /> pertes de revenus, tensions sociales et violences en tout genre. Que fait et que compte faire la fameuse communauté internationale dont George W Bush et ses alliés se réclament face au drame de l'Irak puisqu'il a enfin admis qu'il a commis une "erreur" tout en se défaussant sur des services de renseignements qui lui auraient présenté Saddam Hussein comme une menace pour les USA ? Ce mea-culpa tardif n'incite, visiblement, ni le Président américain, ni le Premier ministre britannique a changer de regard et de perspectives quant au Zimbabwe. Le départ de Robert Mugabé, le Saddam Hussein de Tony Blair, est une obsession. Et, tant mieux, si la faim, le chômage, la maladie et la fuite des Zimbabwéens, provoqués par des années d'isolement et de sanctions économiques, peuvent être instrumentalisés en vue d'atteindre cet objectif. Un tel acharnement participe, bel et bien, à la criminalisation, la traque et l'élimination de la "racaille"<br /> dans les banlieues du monde globalisé. Ainsi va le monde, soixante ans après la déclaration universelle des Droits de l'Homme (DUDH). Le "plus jamais ça" est parfaitement valable pour les "civilisés" qui évitent la guerre chez eux et se serrent les coudes dans la mise au pas des "barbares". Pillée et humiliée l'Afrique se doit de tirer le maximum d'enseignements de cette réalité en apprenant à distinguer les conséquences des actes de sabotage économique et de déstabilisation des dirigeants qui osent dire "non" de la mauvaise gestion que les démocraties occidentales savent, du reste, pardonner tant que leurs intérêts ne sont pas menaces 3. L'ASPHYXIE ECONOMIQUE Pèle mêle, les ennemis de Robert Mugabe retiennent, contre lui, en plus de l'expropriation des fermiers blancs des terres agricoles, l'hyperinflation qui chasse les élites (médecins, avocats, enseignants, journalistes…) du pays, l'opération de déguerpissement des mal<br /> logés en 2005, la fuite de plus de trois millions zimbabwéens vers l'Angleterre et l'Afrique du Sud, la répression des opposants, le pourcentage élevé de personnes atteintes du SIDA, la faim et, à présent, l'épidémie de choléra. Mais, la quasi-totalité des situations imputées à l'incapacité du dirigeant zimbabwéen à gérer son pays résulte d'abord du non respect d'engagements pris, l'une des caractéristiques de nos rapports avec les pays riches comme l'atteste, plus récemment, les fausses promesses d'aide du Sommet de Gleneagles. L'argent qui coule à flot ces derniers temps dans le cadre du sauvetage des banques a toujours fait défaut quand il s'agit d'honorer les engagements pris envers les peuples dominés. Le facteur déclencheur de la crise zimbabwéenne est plus précisément le non respect par la Grande Bretagne de l'accord de Lancaster House (signé en 1979) selon lequel elle devait dédommager les fermiers blancs dans le<br /> cadre de la réforme agraire. La terre, - un enjeu central dans toutes les sociétés dont l'économie repose sur l'agriculture - est donc au cœur de la rupture. C'est en cela que le bras de fer entre l'ex Rhodésie du Sud et l'ancienne puissance coloniale est emblématique des tensions en Afrique Australe et des conflits à venir à l'échelle du Continent puisque l'ouverture au marché rime de plus en plus avec l'octroi de centaines de milliers d'hectares aux investisseurs étrangers au détriment des petits producteurs. L'économie zimbabwéenne était florissante et Robert Mugabé fréquentable tant que la minorité de fermiers blancs d'origine britannique pouvaient faire travailler des centaines de milliers d'ouvriers agricoles noirs sur les millions d'hectares de terres agricoles qui étaient en leur possession. Le héros de l'indépendance, est devenu l'homme à abattre à partir du moment où face au refus de Tony Blair de respecter les termes<br /> de l'accord de Lancaster House, il a dû récupérer les terres des fermiers blancs. Tout a depuis lors été dit à propos de la redistribution de ces terres qui n'aurait profité qu'aux proches de Robert Mugabé. La réalité est toute autre. Des milliers de familles sans terre jouissent aujourd'hui de leur droit à ce moyen de production. L'irrigation, les fertilisants, les prêts et la mécanisation sont autant d'efforts fournis dans le cadre de cette réforme agraire,avec les maigres moyens de l'Etat la priorité étant la couverture des besoins nationaux par l'agriculture nationale. L'Europe, l'Amérique du Nord, l'Australie, la Nouvelle Zélande ont réagi dès la première procédure de retrait des terres, en 1997. Le dollar zimbabwéen a commencé à chuter et les sanctions économiques à pleuvoir : privation du pays de toute aide extérieure, de crédit, d'assistance de la part des institutions financières internationales et l'interdiction<br /> d'échanges commerciaux avec les entreprises américaines. Le pays de Robert Mugabé n'a bénéficié d'aucune aide en matière de balance des paiements depuis 1994 alors que jamais auparavant, il n'avait été privé d'apports extérieurs. Il a fallu, faute de prêts assortis de conditions favorables procéder à des émissions monétaires. L'ingérence et la subversion à la base consistent dans ces circonstances à créer la pénurie en privant l'Etat souverain de moyens et à soutenir des ONG et des opposants politiques qui s'attirent la sympathie des populations auprès desquelles ils interviennent Les conséquences de l'embargo et des sanctions économiques ont été aggravés par des sécheresses autrefois cycliques (à peu près tous les dix ans) mais désormais fréquentes du fait des perturbations climatiques. 4. L'ALIBI DEMOCRATIQUELa Grande Bretagne prendrait une sacrée revanche sur l'histoire et rendrait un immense service aux fermiers<br /> blancs qui attendent, si elle parvenait à porter au pouvoir dans son ancienne colonie, un dirigeant de son choix ou tout au mois acquis au libéralisme économique. Au-delà de la Grande Bretagne, les puissances coloniales et leurs alliés n'ont jamais eu autant besoin de renforcer leur présence en Afrique, l'avancée de la Chine étant une véritable menace pour eux. Ils y arrivent au prix de l'ingérence, de la subversion et de la guerre. C'est dire jusqu'à quel point le fossé est abyssal entre la rhétorique sur la démocratie, les droits de l'homme et les desseins des Etats libéraux d'Europe et d'Amérique sur le Continent noir Le débat houleux qui pendant longtemps a opposé les Occidentaux aux dirigeants des pays d'Asie dont la Chine quant à la primauté des droits économiques et sociaux sur les droits politiques ressurgit ainsi à la faveur de la mondialisation néolibérale sans être pris en charge de manière conséquente par les<br /> formations politiques africaines, la société civile et les médias. Il en est ainsi parce que les dirigeants africains savent que leurs pays seraient dans le même piteux état que le Zimbabwe s'ils s'avisaient, à l'instar de Robert Mugabe, à aller à l'encontre des intérêts dominants. La politique de la terre brûlée est réservée, comme ce fut également le cas pour la Guinée de Sékou Touré, à tous ceux qui s'écartent du "droit chemin". Pour l'heure, en dépit du satisfecit des Occidentaux pour certaines "transitions démocratiques", le vote ne sert qu'au renouvellement du personnel local du système-monde. Les électeurs locaux en deviennent, à leur propre insu des clients de la politique spectacle et les victimes des rapports marchands qui lui sont sous-jacents. Les sujets qui peuvent écorcher les oreilles du G8, de l'UE et les IFIS tel que le pillage des matières premières de l'Afrique, le diktat des grandes puissances, la dette<br /> extérieure, les réformes néolibérales sont soigneusement écartés du débat électoral quand débat il y a. Et gare aux esprits critiques (opposants, médias, citoyens avisés…) qui osent défier les dirigeants dirigés dans leurs comportements mimétiques et complaisants. Ils sont combattus, de manière sournoise ou ouverte. Par contre, les faux opposants, les médias aux ordres, les associations et ONG qui savent manier la langue de bois seront épargnés, récompensés et utilisés pour soigner l'image du pays. 5. NOUS SOMMES TOUS ZIMBABWEENS Rien ne justifie l'humiliation de Robert Mugabé et les privations imposées à son peuple afin qu'il se soulève et le renverse. Il n'est pas paranoïaque puisque Gordon Brown et ses alliés après avoir poussé Morgan Tsvangiraï marchent à présent à visage découvert et sans complexe, lui demandant de démissionner. Nommer et défier ses agresseurs n'a rien à voir avec la haine des Occidentaux<br /> véhiculée par certains médias qui excellent dans le lavage des cerveaux quant a Robert Mugabe. Précisément parce qu'il se savait le dirigeant d'un pays composé de Blancs et de Noirs il a tenté de les fédérer en nommant des ministres zimbabwéens d'origine britannique dans gouvernement Robert Mugabé n'est en aucun cas ce bourreau qui affame son peuple et le condamne à mourir du cholera et de je ne sais pas quelle autre maladie. Les quinze années durant lesquelles il avait les mains libres il a réussi à réaliser le taux d'éducation le plus élevé du continent en plus des performances économiques enregistrées. On ne peut lui reprocher non plus de s'être enrichi personnellement; à l'instar de la plupart de ses homologues même si certains excès son reprochés à son épouse. La persécution dont il est l'objet augure en réalité des difficultés à venir chaque fois qu'un dirigeant africain voudra se démarquer de la pensée unique en<br /> revendiquant la souveraineté économique, politique et alimentaire. Nous serons faibles et vulnérables tant que, face a une telle situation les peuples conscients des enjeux et des dangereux rouages du monde actuel ne prendront pas leurs destins en mains et ne défieront pas eux-mêmes leurs dirigeants mais aussi l Union Européenne, les IFIs les anciennes puissances coloniales en quête de lieux d'ancrage ; de matières premières et de parts de marches Nous sommes tous des Zimbabwéens face au défi de la nouvelle citoyenneté qui fera de nous les seuls et véritables responsables de l'alternance politique dans nos pays et de la défense de tous nos droits. <br /> Bamako le, 10 décembre 2008
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