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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 03:39

Le sommet Afrique-France qui s'est ouvert depuis hier lundi à Nice sera essentiellement axé sur l'aspect économique. Plusieurs chefs d'Etat du contient, soit 38 sur les 53 pays, ont fait ce déplacement. Parmi ceux qui ont accepté l'invitation et présents en France, on note pami eux, le président Sud-Africain Jacob Zuma, l'Egyptien Hosni Moubarak, l'Algérien Abdelaziz Bouteflika, le Rwandais Paul Kagamé, le Congolais Denis Sassou-Nguesso, le Burkinabé Blaise Compaoré, et autres.  Le sommet durera du 31 mai à aujourd'hui 1er juin 2010. Il est aussi un événement puisqu'il marque aussi le cinquantenaire des indépendances de la plupart des pays présents à Nice.

Les 38 dirigeants africains et le chef d'Etat français ont évoqué la situation politico-économique du continent. Tout le monde s'accorde à le dire, que l'Afrique devrait être plus présente au sein des grandes organisations internationales Elle doit être au sein de la représentation du Conseil de Sécurité de l'ONU dont elle est toujours absente. Les Chefs d'Etats africains du continent ont demandé  une meilleure représentation dans l'organisation des Nations Unies.

Il est étonnant de constater que l'Afrique qui représente 27% des Etats membres de l'ONU ne dispose que de 3 sièges de membres non permanents au Conseil de sécurité. Les Africains veulent deux sièges permanents avec droit de veto.

 

A Nice, les Africains ont voulu montré leur volonté de mieux être représenté et gérer leurs affaires. D'ailleurs, ce Sommet de Nice a été qualifié de "Sommet du Renouveau". La France veut changer de style dans ses relations avec les pays d'Afrique. Plus de cette vieille "françafrique à la Foccart et ses réseaux de pré-carré". Mais personne ne croit à la mort des "réseaux". Malgré tout cela, plusieurs sujets ont été abordés. Trois grandes réunions ont permis d'aborder les sujets les plus importants pour le continent. Outre la place dans la gouvernance mondiale, les Africains veulent aussi évoquer le renforcement de la paix et de la sécurité pour le continent africain, gage de la stabilité politique, et enfin, le problème lié à la dégradation climatique. L'écologie reste une précoccupation pour les pays africains.

 

Si le premier sujet a fait l'unanimité pour cette présence au sein du Conseil de sécurité à l'ONU,le deuxième point est aussi une exigence puisque le continent africain est devenu très souvent le théâtre de toutes sortes de conflits armés, d'insécurité, de déstabilisations des régimes ou pouvoirs politiques. Un exemple : un pays comme la Somali n'existe plus. Cette quasi-absence étatique a engendré le phénomène d'activités de piraterie dans les eaux somaliennes et des environs. Désespérés, les plus fragiles tombent dans les mains de terroristes ou autres fanatiques religieux. Ces derniers trouvent là leur terrain de recrutement, d'endoctrinement, justifiant les raisons de leurs actions monstrueuses.

Ajouter à cette instabilité politique, le risque de la contagion et la déstabilisation des pouvoirs dans cette région du golfe d'Aden. La Corne de l'Afrique est devenue une poudrière qui risque d'imploser à tout moment.

Ajouter à tout cela, les menaces et le développement du trafic de drogue pour l'ensemble du continent si les mesures politiques ne sont prises.

Le troisième sujet abordé, c'est le problème de développement et surtout l'écologie. On sait que certains pays sont pollués et leurs populations exposées au danger pour leur santé. Le problème lié au climat sera encore au coeur de discussion lors du prochain Sommet à Cancùn, au Mexique.

 

Plusieurs autres sujets ont dominé les débats de ce 25è Sommet de Nice, en France. Notamment, l'économie.

Pour la France donc, il faut revoir les rapports avec les pays africains, renforcer les échanges commerciaux. Des patrons français ont pu rencontrer les patrons africains. Des grandes entreprises françaises avec plus de 130 chefs d'entreprises africains ont échangé leurs points de vue et leurs visions sur le plan d'échanges commerciaux. Ils veulent tous associer les actions à entreprendre en commun : faciliter dans les échanges, renforcement des dispositifs juridiques, douaniers, accés des entreprises aux financements, encore davantage de renforcement pour la compétivité des entreprises africaines, responsabilité sociale et environnementale, aide aux Etats africains à bénéficier du marché du carbonne.

La France veut surtout tourner la page des "réseaux" qui ont dominé les relatins franco-africaines. Pour le président français Nicolas Sarkozy, l'Afrique a toute sa place dans la gouvernance mondiale et qu'il n'est pas normal que ce continent soit absent.

Le discours du président français tranche avec son discours d'hier. Il a évolué. Fini les mots qui fâchent.  Il faut à présent rapprocher les liens, les points de vue, les rapports, les liens et surtout coopérer.

Pour être pragmatique, l'heure est aussi aux relations privilégiées. Actuellement, deux pays présents à ce sommet sont à ne pas négliger. L'Afrique du Sud (qui organise dès la semaine prochaine la première coupe du monde sur le continent), un pays important économiquement. Le Nigeria reste un grand producteur du pétrole même si c'est l'Angola qui a pris la tête. Les deux chefs de l'Etat ont d'ailleurs été choyés par le président français : le sud-africain Jacob Zuma et le nigerian Jonathan Goodluck.

 

Outre les traditionnels alliés africains francophones de la France, (à savoir, les anciens du "pré-carré", le Congolais Denis Sassou-Nguesso, le Gabonais Ali Bongo, le Centrafricain François Bozizé, le Burkinabé Blaise Compaoré, le Camerounais Paul Biya, le Tchadien Idriss Déby., pour ne citer qu'eux, plusieurs autres chefs d'Etat ont boudé ce sommet Afrique-France à Nice : Joseph Kabila (RDCongo),  Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), José Eduardo dos Santos (Angola), Omar el-Béchir (Soudan), Robert Mugabé (Zimbabwé), Andry Rajoelina (Madagascar), et tant d'autrres n'ont pas pu ou voulu faire le déplacement en France. En revanche, d'autres ont été ravis de venir à ce Sommet de Nice.

On a noté la présence remarquable du président rwandais Paul Kagamé, qui marque un changement dans le rapport entre son pays et la France, après l'épisode du génocide dont Paris a été accusée de complicité génocidaire. La page est désormais tourné. Même si le Rwanda n'est plus francophone mais anglophone et membre du Commonwealth.

Bien entendu, les anglophones africains ont fait ce voyage pour le Sommet de Nice. La présidente du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf, est elle aussi une des participantes anglophones de ce sommet Afrique-France.

Dans le monde arabo-africain, on a noté la présence du président egyptien Hosni Moubarak, très bien accueilli par Nicolas Sarkozy, ainsi que l'Algérien Abdelaziz Bouteflika, qui a fait sensation avec une présence remarquable, scellant les liens entre son pays l'Algérie avec la France. Les deux pays ont des contentieux historiques et coloniaux qu'ils ont du mal à mettre sur la tête. Malgré cela, le président algérien est venu pour répondre à l'invitation de la France. Marquant aussi le réchauffement diplomatique entre l'a France et l'Algérie.

 

Pour terminer, disons en résumé que ce Sommet a été dominé par des sujets essentiellement économiques. L'épineux problème des droits humains n'ont pas été abordés. Pour éviter les susceptibilités. Tous, ont essayé d'éviter la politique politicienne. Place aux affaires, à l'économie.

Même si, aussi, des ONG (ou Associations de défense des droits de l'homme) ont tenter de recentrer le débat et ramener ce sujet, on a essayé franchement de l'éviter. Il y a eu tout de même besoin de le rappeler : " Il ne peut pays y avoir  de paix et de sécurité en Afrique si l'on aborde pas la question de l'impunité", avait dit Reed Brody, le porte-parole de "Human Rights Watch".

En juillet prochain de cette année, se tiendra le "Sommet de l'Union africaine" à Kampala, en Ouganda. Les chefs d'Etat africains ne manqueront pas de rappeler ce qui s'est dit lors de ce Sommet Afrique-France à Nice.

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