Très peu de gens le savent. Pourtant, on peut l'affirmer : le "Tango" a des origines africaines. Pour bien le confirmer, il faudrait bien entendu remonter jusqu'à l'histoire de l'esclavage, et comprendre cette présence noire sur le continent sud-américain.
Rappelons simplement que l'avidité démésurée a permis aux négriers blancs d'aller chercher les 'Nègres' sur le continent noir, l'Afrique, pour les vendre. En ce temps-là, il fallait chercher des terres, les exploiter, en développant l'agriculture, la canne à sucre, et le café, voire la banane et autres matières agricoles qui faisaient défauts.
Les Européens, toujours pionniers, ont quitté leurs terres pauvres du continent, surpeuplées, pour acquérir, conquérir, exploiter, posséder, quitte à écraser, extérminer les premiers habitants pour en faire les leur ! Courageux, agrâce éudacieux, motivés,ils vont y parvenir grâce à leurs armes de guerre et les ruses. On verra plus loin leur sens du 'pionnier' des 'découvreurs des nouvelles terres' à mettre en valeur.
En attendant, parlons de l'Argentine, dont on attribue l'origine du 'tango'. C'est un grand pays au sud du Brésil. Sa superficie est de 2.780.000 km2. Pays de l'Amérique latine, au sud de cette Amérique hispanophone, l'Argentine est un Etat fédéral. Buenos Aïres en est l'actuelle capitale. L'histoire du pays est étroitement lié à l'Espagne dont la langue espagnole rapproche la culture de ces deux pays.
L'Espagne a pris possession de ces terres du sud du continent américain.Extérminant les premiers habitants, les Indiens, pour en exporter d'autres peuples venus d'Afrique par le biais de la pratique de l'esclavage. Ces terres sud-américaines deviendront des lieux de rassemblement d'êtres humains, traités de bêtes, de meubles, des choses insignifiantes, des animaux pour travailler la terre nouvellement conquise. En fait, les esclaves noirs vendus, déportés ou emmenés là-bas, sont déstinés à travailler dans les mines, (comme par exemple,les mines de Potosi, en Bolivie). Il y en aura d'autres, ailleurs (Pérou, Colombie, Venezuela, Costa Rica, Nicaragua, Panama, Paraguay, Mexique, Cuba, les petites îles de la Caraïbes, etc...).
En Argentine, Buenos Aïres portait le nom espagnol de "Condoba" et de "Rosario".
Dès 1516, les Espagnols sont déjà en Argentine.C'est bien lui, Diaz de Solis, qui pénètre dans le "Rio de La plata". Au XVIè siècle, le lieu au départ est un environnement assez peu favorable. Isolée, Buenos Aïres vit en autarcie, entourée de tribus indiennes très hostiles. (On prenait leurs terres, c'est normal, ils en voulaient aux occupants.) C'est donc une bourgarde coloniale nochalante. Au XVIIè siècle, Buenos Aïres devient la capitale du vice-royaume du Rio de La plata, créé pour faire pièce aux ambitions portugaises dans la région, et déjà présentes dans cet immense territoire qu'est le Brésil.
Les Noirs venus d'Afrique en esclavages étaient présents ici, vendus comme des meubles, bien qu'achetés pour alimenter entr'autres la main d'oeuvres, la domesticité au service des familles riches de la ville de Buenos Aïres. D'où, l'existence d'une population noire fort nombreuse. Près de 40% des habitants de la ville au début du 19è siécle. Une ville vivante, colorée, musicale.Les Noirs qui y vivent,ou survivent, devraient côtoyer les différents styles musicaux européens, notamment la musique espagnole comme la 'Fandango', ou encore, les 'menuets', les 'sénérades', de la musique baroque jouée par les Indiens du paraguay formés par les jésuites des missions religieuses. Les esclaves noirs venaient des régions d'Afrique, allant de l'Angola àu golfe de Guinée. Ils s'y ennuyaient tellement car on les obligeait en plus de supporter cette musique fabriquée par les Blancs, et surtout, de fréquenter leurs églises, croire à 'leur Dieu', en hypocrites. On les servaient comme des 'amuseurs' pour égayer les Blancs européens. En fait, ils étaient considérés comme des comiques. Mais eux, ils en profitaient de cet espace pour y jouer leurs musiques, par exemple, du " Candombé", à l'occasion de certaines fêtes dites 'chrétiennes'
La tradition musicale africaine est ainsi très présente à Buenos Aïres, deux siècles avant la naissance du 'tango', comme style musical. Il faut aussi préciser que, le mot 'tango' signifiait : lieu de réunion des Nègres d'Afrique ; lieu des guerres pour les Espagnols qui y venaient pour récruter des soldats noirs Africains pour aller faire leurs différentes guerres. Des chairs à canons, pour leurs actions guerrières, et enfin, le lieu du tambour !
Pour les esclaves noirs venus d'Afrique, et qui baraguinaient la langue dominatrice, l'espagnole, ils disaient phonétiquement : " Vamo a toca tango " (qui voulait dire, on va jouer du tambour).
Ce n'est que beaucoup plus tard, que le terme 'tango' sera utilisé pour désigner le genre musical. Ainsi, le 'tango' est né !
CeTango né du milieu des troubles, de la guerre civile, des mouvements de populations qui amenèrent avec elles leurs styles musicaux propres, venus depuis l'Afrique. Et, qui vont se melanger, se submerger les uns les autres. Aux gré des flux migratoires.
Trois grandes aires musicales se distinguent dans cette Amérique latine : la rumba à Cuba, la samba au Brésil, et enfin, le 'tango' dans la région du rio de la Plata en Argentine.
On peut que le 'Tango élargi' s'étend par diverses formes d'expression musicale, comme les 'candomes' et la 'murgas' d'Uruguay et d'Argentine, les diverses formes de 'milongas', les danses traditionnelles et autres.
Le tango n'est donc pas seulement musical, mais un style propre, une danse, mais plus encore, un genre culturel plus large, venu d'Afrique, mais aussi avec un aspect plus ou moins politique, littéraire et chorégraphique.
Il faudrait dès lors comprendre les conditions des uns et des autres à cette époque-là. Les Blancs voulaient abolument dominer le monde pour eux. La naissance du tango fut heureusement l'obession pour tout le monde, blancs, métis et noirs.
Une synthèse musicale issue d'une rencontre particulière.
Passons outre, les divergences, diverses hostilités de part et d'autre d'un rendez-vous manqué Blancs/Noirs. Européens et Africains. La musique restera le ciment du métissaqge culturel.
Les puristes du 'tango argentin' ne croient toujours pas au métissage culturel. Pourtant, l'Afrique berceau de l'humanité est aussi le berceau du terroir musical tropical de cette Amérique latine. N'oublions pas que ce sont les Noirs qui ont réinventé la musique de la diaspora noire afro-américaine ou afro-caribéenne-asiatique.
Rappelons toutefois cette parda Carmen (la négresse), qui, vers 1854, ouvrit au centre de Buenos Aïres, une académie de danse où se côtoyaient des personnes d'origines raciales diverses. D'ailleurs, une de ses concurentes, prénomée 'Agustina', également d'origine noire, donc afro-argentine, déposa une plainte à la police, jalouse de son succès.Elle l'accusait de détourner ses clients.
La légende cite encore d'autres concurrents, grandes figures marquantes de l'émergence de ce 'tango argentin' afro-sudaméricain.
Avant de conclure, rappelons que ce tango a connu un retentissement en Europe, notamment en Espagne et en France. D'où le tango séduiisit de plus en plus. On lui trouvait un côté noble, bourgeois, et aristocratique. .
Mais ce tango d'origine africaine qui était très gai, joyeux, populaire, devenait 'pur', aristocrate et distingué dans les 'salons européens.Tout cela à cause du snobisme parisien. Le parisianisme fut un déclencheur pour populariser et internationaliseer le 'tango' à travers le monde. Au début du XXè siècle, les riches argentins venaient vivre plusieurs mois par an, en France. ils frimaient dans les 'salons' de la Ville-Lumière qu'est Paris. Alors mêmde qu'à Buenos Aïres, il était pratiqué presque clandestinement dans des mauvais lieux, fréquenté par des Noirs d'origine africaine. La bonne société française s'enticha alors de cettte danse et ce style. La danse devint 'élégante et décente'.
Par effet de contagion, et d'imitation, la bourgoisie portègne fit de même jusqu'en Espagne. On assista dès lors en Argentine à la fabrication d'un nuveau style de 'tango'. Il devint rapidement une affaire commerciale, avec des académies de tango, et ses maisons de disques, ses cabarets de luxe de centre-ville où se côtoyait la pègre locale argentine et les bourgeois.
Le ralentissement du rythme de la danse, la recherche de l'élégance, ont bientôt des conséquences directes sur la musique. Qui, à partir de 1920, va commencer à être écrite à quarre temps (4/4). Ce éloigne bien sûr définitivement de la 'milanga', qui reste écrite dans un rythme binaire plus vif et enjoué (2/4). Au cours des premières années du XXè siècle, s'opère une bifurcation entre deux styles : l'ancien tango milonga, au rythme rapide va se tranfsormer en 'milonga', tout en connaissant une période d'effacement qui va prendre fin au cours des années 1930. De son côté, apparaît un nouveau tango, ou nouveau style de musique, le tango-milonga. Très ralenti et que l'on va désormais appelé véritablement le..."tango' !
Jusqu'en 1940, on pouvait encore trouver dans le tango quelques résidus du passé ancien : utilisation d'une gamme d'instruments divers, dont certains ont ensuite été délaissés, comme la guitare portugaise, la trompette, l'accordéon, les instruments à vent, et même les tambours, comme dans l'orchestre Candombé d'Alberto Castillo . présence dans les fêtes de carnaval de quelques nourmas qui dansaient une forme de candombé dégradé, ainsi que de fanfare. On note aujourd'hui, que le tango s'est ouvert à d'autres courants musicaux.